Le code source écrit par des femmes est moins respecté : voici le constat que dressait en février 2016 une étude, conduite sur la plateforme d’hébergement de projets en open source GitHub. Si la pertinence d’une ligne de code n’a a priori aucun lien avec le genre de la personne qui l’écrit, des chercheurs en informatique de l’Université d’État de Caroline du Nord aux États-Unis, ont pourtant confirmé par leurs travaux l’existence d’un biais sexiste ; selon un préjugé trompeur, le code produit par des femmes serait de moins bonne qualité.
Un constat qui n’est pas circonscrit à GitHub. Il suffit de pousser les portes d’une filière en informatique à l’université, ou celles d’une multinationale comme Apple, Twitter ou Google pour noter que la parité est loin d’être respectée — en 2014, les géants mondiaux du web employaient 70 % d’hommes.
Concernant la réception du code rédigé par des femmes, il ne serait pas non plus respecté à sa juste valeur chez Facebook, selon des révélations faites par le Wall Street Journal le 2 mai 2017, et reprises par The Verge.
Le code écrit par des femmes plus souvent écarté
En effet, les développeuses qui travaillent pour le réseau social voient leurs travaux de codage informatique moins souvent acceptés que ceux de leur homologues masculins. Le Wall Street Journal s’est procuré des études internes menées par l’entreprise, aboutissant à cette conclusion. Ce constat pourrait fortement nuancer les efforts affichés par Facebook pour favoriser la diversité. Ainsi, le média rappelle qu’au sein du groupe, les femmes représentent 33 % du personnel. Elles sont par ailleurs 17 % à occuper des postes techniques, et 27 % à des postes de direction.
Les résultats de l’étude évoquée par le journal anglophone se décomposent en deux parties. La première reprend les observations d’une ingénieure et ancienne employée de Facebook, qui a conclu dans sa propre étude que le code écrit par des femmes avait moins de chance de passer l’étape de la validation par les pairs, au sein même de l’entreprise. L’auteure en déduit que le travail des femmes ingénieures au sein de Facebook tend à être plus rigoureusement examiné.
Alerté par ces travaux, Facebook a alors commandé une autre étude, menée par Jay Parikh, le vice-président du groupe, en charge de l’ingénierie. Ses propres conclusions mettaient la différence de traitement des développeuses sur le compte de la position qu’elles occupaient dans la société — le métier d’ingénieur — et non sur leur genre.
Pour Facebook, une étude « incomplète »
Néanmoins, plusieurs employés de Facebook auraient une autre interprétation de ces observations : pour eux, ils illustreraient plutôt le fait que les femmes ingénieures ne se hisseraient pas aussi vite que les hommes à des rangs hiérarchiques supérieurs. La possibilité que les femmes quittent l’entreprise avant d’avoir eu une promotion peut aussi être un élément explicatif. Tous ces facteurs contribueraient au fort taux de rejet du code produit par les ingénieures de Facebook, estimé à 35 %.
Contacté par le Wall Street Journal, Facebook a qualifié l’étude initiale — celle menée par une ex-employée, qui avait conduit le réseau social a commander lui même une étude — d’ « incomplète et inexacte », confirmant par ailleurs les conclusions de Jay Parikh.
Sans accès à ces études, impossible d’analyser plus en détail les explications de ce rejet apparement plus fréquent du code produit par des femmes chez Facebook. Néanmoins, comme le souligne The Verge, Marck Zuckerberg a reconnu récemment que les biais genrés au sein de Facebook étaient un « problème ».
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