La Spedidam parlait hier de desastre.com en évoquant le site ouvert par le ministère de la Culture et se réjouissait de l’adoption massive du site par les internautes opposés au projet de loi. Ce matin, le site diffuse de nouvelles vidéos de témoignages et d’opinions, mais les commentaires sont désormais bloqués.

Branle-bas de combat ce matin chez Publicis Net, la société payée par le contribuable plus de 180.000 euros pour mettre en place lestelechargements.com, site qui selon les mots du Ministre devait « permettre le dialogue le plus concret, le débat le plus large, en offrant à chacun un espace de discussion« . Cet espace sera désormais relégué dans une section à part du site.

« Vous avez été nombreux, très nombreux à vous exprimer sur ce site, de façon souvent passionnée, parfois virulente« , constatent les animateurs du site. « Mais de toute évidence avec le souci de faire entendre vos préoccupations. Sur les DRM… Sur la copie privée… Sur la « bonne » réponse à apporter à des enjeux complexes…« .

Ce sont, indique le gouvernement à travers ce message, « des préoccupations que nous avons lues avec attention et qui méritent d’être replacées au coeur de cet espace« . Au coeur de cet espace, c’est-à-dire dans une section où les débats seront thématiques et séparés des vidéos, pour lesquelles les commentaires sont désormais bloqués. Impossible de dire maintenant s’il on est pour ou contre l’avis de tel ou tel intervenant. Les animateurs du site veulent « rendre aux podcasts d’artistes, de créateurs et d’invités, qu’ils soient favorables ou non à la DADVSI, leur fonction première de témoignage et d’expression de leur opinion personnelle« . En clair, éviter toute contestation qui pourrait nuire à leur image et leur rappeler que, mais oui, ils peuvent avoir tort.

En tant qu’intervenant vidéo sur ce site du ministère, l’auteur de ces lignes aurait aimé continuer à lire les commentaires très souvent passionnés et passionnants des artistes et internautes, mais il se retrouve maintenant avec la désagréable impression de « parler dans le vide ».

Il faut cependant attendre du ministère qu’il prenne ses responsabilités et qu’il joue le jeu qu’il a (et c’est une bonne chose !) ouvert avec cet espace de débat. A la lumière de toutes les contestations et des arguments construits publiés par les internautes, il est éclaboussant d’évidence qu’il faut repousser à nouveau l’examen du projet de loi DADVSI et ouvrir une réelle consultation publique qui devra durer bien plus de deux semaines pour être crédible et sérieuse.

Le ministère a été taxé ici et là de faire à nouveau avec ce site de la propagande. Notre participation et la publication de centaines de messages de contradiction montre que la discussion était vraiment ouverte. Mais prendre acte de la richesse des arguments opposés au projet de loi sera le meilleur signe qu’il s’agissait réellement d’un site de discussion.

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