L'offre en matière de vidéo à la demande avec abonnement (SVOD) se fera sans M6. La chaîne de télévision privée a finalement renoncé à s'engager dans ce secteur, alors même qu'elle était prête à ouvrir des discussions avec TF1 en vue d'aboutir à un partenariat. En fin de compte, ces négociations n'ont jamais eu lieu, poussant le PDG de M6 à freiner des quatre fers.
Estimant que le marché de la vidéo à la demande avec abonnement n'est pas "un objectif majeur de développement pour M6", Nicolas de Tavernost, le président du directoire de la chaîne, a confié à l'AFP que "la SVOD est un marché qui me paraît extrêmement difficile", laissant ainsi implicitement le champ libre aux "grands acteurs plus forts".
Les raisons qui ont poussé M6 à jeter l'éponge ne sont pas clairement indiquées par Nicolas de Tavernost. Néanmoins, il est fort probable que les contraintes réglementaires pesant sur le secteur de la SVOD aient compté. Outre la chronologie des médias, qui interdit aux services de SVOD de proposer des oeuvres cinématographiques de moins de trois ans, il y a le décret SMAD.
Ce décret, acronyme de services de médias audiovisuels à la demande, fixe un certain nombre de règles à suivre en matière de déontologie, de promotion des œuvres, de protection des mineurs et de soutien à la filière par le biais de la production. Ce décret et cette chronologie agacent TF1, qui lorgne sur la VOD, et poussent Dailymotion à retarder ses projets en attendant une réglementation plus souple.
Si TF1 et Dailymotion voient leurs ambitions contrariées par le décret SMAD et la chronologie des médias, d'autres sociétés se lancent malgré les obstacles. C'est le cas de Canal+ et son offre CanalPlay Infinity. En outre, M6 n'abandonne pas totalement le domaine de la SVOD : avec son offre M6 Pass, la chaîne propose un service qui, à défaut de proposer le moindre film, donne accès à des séries TV.
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