Mise à jour – La ministre déléguée à l'économie numérique, Fleur Pellerin, se rend ce matin dans les locaux d'AppGratis.
La ministre compte s'exprimer sur la neutralité des plateformes et les actions que l'État souhaite engager en la matière.
Sujet du 8 avril – On se demande encore ce qui est le plus étrange. Qu'Apple décide de supprimer du jour au lendemain une application très populaire qui faisait vivre une quarantaine de personnes à Paris, ou qu'un éditeur soit parvenu à lever 10 millions d'euros malgré le risque évident qui pesait sur cette application. Le site iGen rapporte en effet qu'Apple a décidé de supprimer l'application AppGratis de l'AppStore, alors qu'elle revendiquait 10 millions d'utilisateurs à travers le monde.
Comme son nom l'indique, AppGratis offrait chaque jour aux utilisateurs une application gratuite, en partenariat avec les éditeurs qui y voyaient un moyen de faire connaître leurs réalisations et de gagner une popularité qu'ils pouvaient ensuite faire fructifier. En 2012, l'application avait généré 9 millions d'euros de chiffre d'affaires, et projetait plus de 22 millions d'euros pour 2013. Une perspective telle que l'éditeur français iMediapp a pu lever il y a quelques 10 millions d'euros de capital auprès du fonds Iris Capital, abondé par Orange et Publicis.
Pourtant, Apple avait déjà supprimé par le passé ce type d'applications qui ne servent que de passerelles commerciales vers d'autres logiciels et jeux vidéo. Depuis septembre 2012, le contrat de l'App Store signé par les développeurs interdit explicitement "les apps qui affichent d'autres apps pour les vendre ou en faire la promotion d'une manière similaire ou pouvant être confondues avec l'App Store". Il s'agit pour Apple d'éviter un risque de confusion ou même de concurrence avec ses propres opérations promotionnelles, et avec sa boutique officielle. Pas question de laisser se développer un circuit parallèle.
En fin d'année dernière, AppShopper souffert du même couperet. Interrogé en octobre après l'instauration de la nouvelle règle par Apple, le fondateur d'AppGratis, Simon Dawlat, avait préféré ignorer les conséquences en s'enfouissant la tête dans le sable. "Apple tente sans doute d'empêcher l'App Store d'être spammé par un trop grand nombre d'applications de promotion d'apps. Mais pour nous, il a toujours été question de trier les applications de manière pointue", justifiait-il auprès de PocketGamer.
Pour le moment, AppGratis n'a pas réagi, ni sur son blog, ni sur Twitter.
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