Et si la reconnaissance faciale était le meilleur outil existant pour permettre aux familles de retrouver leurs enfants disparus des décennies plus tôt ? C’est ce qu’entend prouver Baidu, le géant de la tech connu comme le « Google chinois » — notamment grâce à son moteur de recherche très prisé — grâce à sa collaboration avec l’organisation non gouvernementale Baobeihuiji.
Celle-ci poursuit un objectif ambitieux mais compliqué : permettre aux parents de retrouver leurs enfants disparus (et vice-versa), même lorsque ces derniers ont été kidnappés 10 ou 20 ans plus tôt. Ce phénomène est en effet un vrai enjeu de société en Chine, où l’on dénombre, selon certaines estimations, environ 70 000 kidnappings chaque année. Les enfants victimes de ces enlèvements sont souvent revendus à des familles qui souhaitent « adopter » tandis que d’autres sont forcés d’intégrer des réseaux de prostitution.
Après avoir opéré principalement à l’aide d’un réseau de volontaires qui cherchaient à identifier manuellement les photos d’enfance fournies par les parents avec les images présentes dans les fichiers des personnes recherchées, Baobeihuiji s’est tourné en 2013 vers la reconnaissance faciale pour simplifier cette tâche.
Un taux de précision de 99, 7 %
Mais celle-ci a pendant longtemps fait l’objet d’une limitation technique pour le moins handicapante : l’intelligence artificielle ne parvenait à établir une identification qu’avec des photos prises à peu près au même âge. Un cas de figure assez rare au vu des parcours souvent compliqués des disparus. En mars dernier, le géant Baidu a proposé à Baobeihuiji d’utiliser son propre système de reconnaissance faciale, capable de réaliser ce travail de concordance malgré les différences d’âge, qui revendique un taux de précision de 99,7 %.
Les résultats n’ont pas tardé à convaincre du potentiel de l’IA dans ce domaine : le jeune Fu Gui, qui s’était fait enlever au retour de l’école à 6 ans, a ainsi pu retrouver ses parents qui avaient posté, en janvier 2017, une photo de lui à l’âge de 4 ans correspondant au cliché du Gui pris à 10 ans. L’identification a fonctionné malgré les 6 années écoulées entre les deux portraits, permettant à la famille de se retrouver après presque trois décennies de séparation — l’identité de Fu Gui ayant été confirmée grâce à un test ADN.
Baoyan Zhang, fondateur de Baobeihuiji, se félicite du soutien du géant de la tech : « Pouvoir compter sur la technologique d’intelligence artificielle de Baidu pour ce projet nous aidera considérablement à soutenir les efforts de la Chine contre le trafic d’êtres humains, grâce à une approche innovante. Nous sommes convaincus que l’aide de Baidu va permettre à de nombreuses personnes de retrouver plus vite leurs proches. »
La reconnaissance faciale, clé de l’avenir de Baidu ?
L’entreprise multiplie les initiatives à base de reconnaissance faciale, une technologie sur laquelle elle a commencé à travailler il y a 6 ans. Elle a notamment installé des détecteurs dans deux hauts-lieux touristiques de Chine, où cette technologie remplace les billets d’accès ou les cartes d’identité, devenus obsolètes pour identifier les visiteurs — quitte à interroger sur l’archivage qui est fait de ces données personnelles.
Baidu s’est dit prêt, par l’intermédiaire d’un porte-parole, à continuer de mettre sa technologie au service de causes humanitaires ou sociales : « La technologie est toujours utilisée en premier lieu dans les endroits où on en a vraiment besoin, avant d’être utilisée dans plusieurs scénarios différents lorsque les gens commencent à comprendre son intérêt. Baidu utilisera [la reconnaissance faciale] pour aider d’autres organisations ou entreprises lorsque cela s’avère bénéfique socialement. »
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