Sur le fameux site sensé critaliser le débat autour de la prochaine loi DADVSI, on peut entendre certaines personnes déclarer solennellement qu’avec le P2P, » 300 000 emplois sont menacés sur les 6 années qui viennent « .
Alors, pour tous les artistes de la finance ou les professeurs d’économie en devenir, je voudrai tout simplement citer les deux plus prestigieuses » business school » du monde, rien que ça:
– Mars 2005, la très sérieuse Stanford Law School Center for Internet and Society sort une étude dont le titre est on ne peut plus évoqueur : » Time For the Recording Industry to Face the Music : The Political, Social and Economic Benefits of Peer-to-Peer Communications Networks « . La conclusion de cette étude est que la majorité des artistes ont été aidés par le P2P (page 61), notamment pour rentrer en contact avec d’autres musiciens, étendre leur audience et promouvoir leurs concerts.
– Janvier 2005, la encore plus sérieuse Berkham Center for Internet & Society at Harvard Law School compare dans une étude complète les impacts des choix potentiels du législateur sur l’avenir de la musique et du cinéma. Selon la Harvard Law School, il ne peut y avoir que quatre issues à la situation actuelle née du P2P :
a) Le P2P disparaît et on achète tous la musique et les films sur les kiosques légaux
b) Le P2P et les kiosques de téléchargements légaux continuent de coexister
c) On paie un forfait pour télécharger autant qu’on veut via les réseaux P2P (ça ne vous rappelle rien ?)
d) Les kiosques légaux disparaissent, on se sert du P2P et des fichiers numériques comme produits d’appel gratuits pour les concerts, le cinéma et les objets dérivés payants.
Conclusion de Harvard, page 26, il est TROP TT pour légiférer et favoriser une issue plus qu’une autre: « Les industries de la musique et du cinéma se portent bien aujourd’hui, et une législation réalisée en anticipation d’une crise potentielle à venir ne pourra qu’être très bancale étant donné le caractère émergent du marché en ligne. Observer le développement des modèles économiques et leurs conséquences permettrait aux législateurs de prendre des décisions avec un meilleur niveau d’information et concevoir un cadre juridique optimal, si tenté qu’il y en ait besoin. «
Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
Alban Martin
Auteur du livre » The Entertainment Industry is Cracked, Here is the Patch ! « , aux éditions Publibook, il édite un blog dédié à la cocréation de valeur.
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