30 avril 1993. Dans les locaux de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) situés à Genève, une décision fondamentale est prise pour l'avenir du réseau des réseaux. Via une déclaration officielle, le world wide web et les logiciels afférents rejoignent le domaine public. Sans ce choix, le système de liens hypertextes imaginé par Tim Berners-Lee n'aurait sans doute jamais connu un tel succès.
Force est de constater que la mesure décidée vingt ans plus tôt a été salutaire. Si le CERN avait réclamé des droits sur l'utilisation du web et de ses outils, qui peut croire qu'une telle technologie aurait pu rencontrer le même niveau de propagation ? Le système de liens hypertextes n'aurait sans doute pas fonctionné. Du moins, pas de cette façon et sa notoriété serait peut-être restée confidentielle.
Aujourd'hui, le web a pris une importance telle qu'il est souvent confondu avec Internet alors qu'il ne s'agit finalement qu'une des applications possibles du réseau des réseaux. Pour s'en convaincre, il suffit de se pencher sur le courrier électronique ou les services d'échange de fichiers en P2P, qui font appel à d'autres technologies du réseau pour fonctionner.
"Il n'y a pas un seul secteur de la société qui n'a pas été transformé par l'invention du web, apparu dans un laboratoire de physique", a commenté le directeur général du CERN, Rolf Heuer. "De la recherche aux affaires en passant par l'éducation, le web a redéfini la façon dont nous communiquons, travaillons, innovons et vivons. Le web est un exemple éloquent et simple de la manière dont la recherche bénéficie à l'humanité".
"Bien que la machine NeXT – le serveur web d'origine – est encore au CERN, malheureusement le premier site au monde n'est plus en ligne à l'adresse originale", regrette le CERN. Afin de fêter dignement cet anniversaire, est annoncé le lancement d'un projet consistant à restaurer le tout premier site web. Il s'agit de remettre en l'état, comme à l'époque, les URL, les fichiers, les serveurs, les adresses IP…
Hasard du calendrier, l'anniversaire de l'arrivée du web dans le domaine public survient au moment où le W3C, organisme de normalisation chargé de promouvoir la compatibilité des technologies du web, travaille à la conception d'extensions pour médias chiffrés, autrement dit au développement de verrous numériques (DRM) au sein du HTML5.
Ces recherches sont vues comme un affront par de nombreuses organisations et associations, qui s'insurgent de l'arrivée de tels outils au sein des standards du web. Celles-ci demandent au président du W3C, Tim Berners-Lee, de s'opposer absolument à cette dérive.
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