D’ici 10 ou 15 ans, y aura-t-il toujours un pilote dans l’avion ? Oui, mais potentiellement accompagné d’un partenaire robotique. Celui-ci, nommé ALIAS, est conçu par la DARPA, l’agence de recherche du Pentagone chargée de développer de nouvelles technologies à usage militaire, avec l’aide de l’entreprise Aurora Flight Sciences, spécialisée dans la recherche aéronautique.
Leur projet, qui prend la forme d’un simple bras robotique, a franchi une étape cruciale : il est parvenu à piloter et à faire atterrir un Boeing 737… lors d’une simulation de vol. Si l’exploit n’a pas été réalisé en conditions réelles (mais à 900 mètres d’altitude simulée), il reste crucial puisqu’il confirme la polyvalence de ce bras robotique capable d’activer les différents leviers et commandes du cockpit, à l’instar d’un véritable pilote.
ALIAS a par ailleurs déjà fait ses preuves en conditions réelles sur des appareils plus modestes, comme un Diamond DA42, un Cessna 208 Caravan, un UH-1 Iroquois ou encore un DHC-2 Beaver. Également doté d’un contrôle par tablette, de reconnaissance vocale et de machine learning, il a pour principal avantage de pouvoir se « greffer » à tout type d’appareil, ce qui le rend polyvalent et peu coûteux à installer.
Un substitut crucial en cas d’incapacité du pilote
Cet atout est considérable face aux systèmes actuels de pilotage automatique, qui nécessitent d’être incorporés à l’appareil dès sa création ou, en cas d’ajout tardif, de procéder à des aménagements sur mesure aussi longs que coûteux. ALIAS pourrait aussi servir à réaliser des atterrissages à lui tout seul dans la situation, critique, où le pilote serait dans l’incapacité d’assurer cette opération.
John Wissler, vice-président de la recherche et du développement chez Aurora, se félicite des progrès d’ALIAS : « Au fur et à mesure de notre avancée vers un vol complètement autonome du décollage à l’atterrissage, nous pouvons affirmer avec certitude que nous avons développé un système automatique permettant une réduction importante de la charge de travail de l’équipage. »
Ses concepteurs comptent aussi sur ALIAS pour s’approprier certaines tâches de navigation dans le cockpit et ainsi permettre au pilote de mieux se concentrer sur les décisions les plus importantes ou les situations d’urgence.
Si l’idée n’est visiblement pas d’aboutir à des vols dénués de tout pilote humain ou 100 % autonomes, leur création pourrait simplifier les trajets les plus simples alors que le monde de l’aviation semble aujourd’hui plutôt marqué par un regain d’intérêt pour les voitures volantes.
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