Au cours des cinq dernières années, l'État a dépensé au moins 1,5 milliard d'euros dans des logiciels non libres. Il s'agit d'une estimation basse, car les données communiquées par le ministère du budget n'incluent pas certaines administrations publiques. Cela représente malgré tout une dépense moyenne de 300 millions d'euros par an.

Combien coûtent les logiciels propriétaires à l'État français ? La question a été posée par plusieurs députés l'an dernier, soucieux de connaître "le coût global approximatif de l'achat et de l'utilisation de logiciels non libres dans l'ensemble des administrations publiques sur une période donnée de cinq ans". Après de longs mois d'attente, la réponse (partielle) du ministère du budget est parvenue aux parlementaires.

Sur ces cinq dernières années, l'État a dépensé 1,5 milliard d'euros en logiciels non libres. En moyenne, la facture s'élève chaque année à plus de 300 millions d'euros. Toutefois, les "caractéristiques du marché du logiciel rendent particulièrement difficile l'évaluation du coût d'achat et d'utilisation des logiciels par les administrations publiques". Il s'agit plus d'un ordre de grandeur que d'une évaluation exacte.

Aux trois élus socialistes qui s'intéressaient au coût des logiciels propriétaires, l'exécutif a ajouté que "pour ce qui concerne l'État, la dépense de logiciels 'non libres' (acquisition et maintenance) est évaluée à un montant annuel global de 231 à 260 millions d'euros sur les cinq dernières années (2007-2011)".

Les services du ministère du budget ont par ailleurs indiqué que "pour ce qui concerne les autres administrations publiques, les seules commandes effectuées par l'intermédiaire de l'union des groupements d'achats publics (UGAP) représentent en 2011 un montant global de 63 millions d'euros".

Le cas Microsoft

Outre les trois parlementaires socialistes, la députée EELV Isabelle Attard a également questionné le gouvernement à ce propos. La réponse, repérée par l'APRIL, une association qui s'efforce de promouvoir et défendre le logiciel libre en France, s'attarde plus spécifiquement au cas Microsoft.

"Pour ce qui concerne l'État, la dépense de logiciels de la société Microsoft (acquisition et maintenance) est évaluée à un montant global estimé pour l'année 2011 de 53,9 millions d'euros, dont 10,2 millions d'euros relèvent de logiciels pré-installés sur les postes de travail, 19,8 millions d'euros d'achats de licences et 23,9 millions d'euros de location de licences et de services", est-il expliqué.

C'est au cours du mandat de Nicolas Sarkozy que le directeur de Microsoft, Steve Ballmer, s'est vu remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. À l'époque, le chef de l'État s'était dit "fier" de la présence de Microsoft en France, rappelant que le rôle de la firme américaine dans l'emploi français. De son côté, Steve Ballmer avait décrit l'Hexagone comme un "territoire d'innovation" dotée d'une économie "attractive".

Réagissant à ces premières informations, l'APRIL estime qu'elles "permettent de se faire une première idée" même si certaines données manquent. Les administrations publiques hors État et hors UGAP ne sont pas prises en compte, souligne l'association. En outre, la distinction entre le matériel et le logiciel fait parfois défaut, ce qui peut être trompeur dans le cas de logiciels pré-installés.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !