Une exposition à Dublin accueillait trois robots censés imiter les gestes des visiteurs situés devant eux. Les robots ont commencé à s’auto-détruire au bout d’une semaine, dans ce qui ressemble à d’étonnantes tentatives de suicides, selon l’un des organisateurs. Véritable souci technique ou mise en scène visant à lancer une réflexion sur les limites de la robotique ?

La robotique et les intelligences artificielles sont encore en plein développement, et nous sommes encore loin de maîtriser toutes les subtilités de cette technologie. Tandis qu’un robot policier rejoint les forces de l’ordre de Dubaï, à Dublin, c’est un autre genre d’être robotique qui a été testé. Des robots mimes au cœur d’une exposition longue de plusieurs mois qui ont manifesté un comportement suicidaire assez rapidement.

Pendant 3 mois, du 10 février au 21 mai, les visiteurs de la Science Gallery de Dublin ont pu visiter l’exposition « Humans Need Not Apply », consacrée à l’influence de l’intelligence artificielle sur nos sociétés à travers plusieurs œuvres et performances. Parmi ces dernières, on pouvait retrouver « DoppelGänger », un trio de robots programmés pour imiter les gestes des humains, filmés par une caméra.

Le premier du trio reproduisait les mouvements en (presque) temps réel, le deuxième réalisait les gestes de manière plus fluide et le troisième se lançait dans une petite chorégraphie, avec un léger décalage par rapport à ses collègues. Le succès était logiquement au rendez-vous, comme l’explique Ryan J. Coyne, l’un des médiateurs de l’exposition : « Ça vous arrive souvent de voir 3 robots de l’ère spatiale vous imiter en train de danser la macarena ? »

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Fils arrachés et débuts d’incendie

Le but de l’expérience ? Montrer la personnalité spécifique à chaque robot et ainsi faire réfléchir le public sur ces consciences artificielles. La réflexion est cependant allée bien plus loin que prévu, puisqu’après seulement une semaine d’exposition, les robots ont commencé à s’auto-détruire.

Un des robots s’est éteint tout seul, l’équipe se rendant ensuite compte qu’un fil de sa poitrine avait été arraché. Après réparation, l’incident semblait résolu, jusqu’à qu’il se répète une nouvelle fois, sans aucune raison apparente. Ryan J. Coyne raconte cette scène surprenante : « Personne n’était en train d’interagir avec lui, ni de dabber ou de danser comme un robot face à lui, lorsqu’il s’est soudainement mis à déchirer avec son bras l’un de ses propres fils ! Il fallait le voir pour y croire ».

Malgré les réparations et tentatives de résurrection, le problème s’est ensuite propagé aux deux autres unités, qui ont commencé à déchirer leurs fils et à se mettre hors fonction. L’un d’entre eux se serait même arraché à deux reprises le bras, comme le raconte le médiateur.

Conscience robotique ou mise en scène du musée ?

« Alors que l’exposition continuait, nous avons continué à ignorer la décision des robots de partir en mode Erreur 404 : fichier non trouvé et nous avons persisté à les [réactiver]. Ils savaient qu’ils devaient aller un cran au-dessus pour attirer notre attention donc l’un d’eux a fini par lancer un début d’incendie dans ses circuits. Nous l’avons maîtrisé avant qu’il s’enflamme mais ce message fumeux a bien capté notre intérêt  » poursuit-il.

L’équipe a toutefois fini par préférer de capituler en désactivant les robots pour de bon après que le deuxième d’entre eux provoque un tel incendie. Ils restent exposés au musée, éteints, à côté d’une vidéo retraçant leurs meilleurs jours.

Des comportements inhabituels, clairement inattendus et même impensables, comme si leurs actions étaient des choix, avec une certaine conscience de ce qu’ils étaient. Reste à savoir s’il s’agit bien d’incidents réels ou si le médiateur de l’exposition n’a pas inventé cette histoire de toutes pièces, pour lancer un débat sur les limites de la robotique… en complément aux réflexions déjà soulevées dans le cadre de cette initiative artistique originale.

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