L’histoire des émissions de CO2 dans le cadre de tests environnementaux truquées par Volkswagen colle à la peau de la marque. Cette affaire a donné suite à une enquête de près d’un an pour trouver l’origine de ce trucage, reconnu à demi mots par la marque allemande. Les résultats ont été diffusés il y a quelques jours, lors du 38e congrès de l’Institut des Ingénieurs Électriciens et Électroniciens (IEEE) sur la sécurité et la vie privée à San Francisco.
L’équipe de recherche, menée par Kirill Levchenko, informaticienne de l’université de San Diego, s’est ainsi penchée sur la technique employée par Volkswagen pour tricher à ses tests. « Nous avons été capables de trouver l’arme encore fumante », annonce la chercheuse, « nous avons trouvé le système et comment l’utiliser. » Il semblerait donc qu’il s’agisse donc d’une ligne de code permettant à l’ordinateur de bord de détecter lorsque le véhicule passait un test. Celui-ci activait alors les systèmes de freinage des émissions, réduisant la quantité de polluants émis. Les systèmes se désactivaient automatiquement lors de la fin du test.
Un an d’enquête et des preuves publiques
Épinglée par l’Agence de Protection Environnementale en 2015 pour violation du Clean Air Act après plus de six ans de contournement des normes américaines et européennes, Volkswagen n’a vraisemblablement pas bien effacé les traces de l’entourloupe : « Nous avons trouvé les preuves de la fraude laissées publiques. » C’est en effet sur le site de maintenance de la marque, ainsi que sur différents forums amateurs, que le code a été trouvé par Kirill Levchenko et son équipe de chercheurs. Un système fonctionnant d’ailleurs sur une large gamme de modèles, de la Golf à la Passat en passant par les Audi A et Q.
Lors des tests de normes d’émissions, les voitures sont généralement placées sur un châssis, équipé d’un dynamomètre mesurant la puissance du moteur, afin d’imiter la conduite réelle avec un profil de vitesse pré-établi. Des normes publiques, donc connues des constructeurs, leur permettant de prévoir des systèmes afin de contourner les règles.
Le code utilisé par Volkswagen est intégré à l’ordinateur de bord sous l’étiquette de « condition acoustique », avec pour but affiché de réduire le bruit du moteur, tout en permettant au véhicule de reconnaitre les conditions du test. Pour Kirill Levchenko — qui juge que «le test du dynamomètre n’est plus suffisant » –, cela pose un problème sur la nature des tests et sur les normes en vigueur, qui demandent des mises à jour pour s’adapter au contexte récent.
Mais le problème ne devrait pas se poser avec la Volkswagen de 2020.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !