Côté tech, mon orthodoxie est clairement à revoir. Si je n’abandonnerai pas mon iPhone (même pour un bel écran) de si tôt, j’utilise au quotidien Google Home embarquant (en anglais) la version vocale de Google Assistant. Alors quand Google a rendu disponible Assistant en version complète sur iOS, je me suis dit que j’allais lui laisser une chance. J’ai donc téléchargé l’application sur l’App Store américain et j’ai procédé à la première configuration.
Sans surprise, il s’agit du même Assistant que l’on retrouve sur Google Home, sur les smartphones Android et, depuis peu, en Français sur Google Allo et petit à petit en version complète. Je sais donc à quel point sa réflexion, malgré ses nombreuses limites, est supérieure à celle d’un Siri.
Autrefois innovant et clairement en avance, le logiciel d’Apple s’est fait prendre de vitesse par des entreprises utilisant à la fois le machine learning et des bases de données colossales. Pour le dire vite, Assistant est un ensemble complexe de conditions et de déclencheurs lexicaux analysés qui permettent une compréhension de l’intention de l’utilisateur, quand Siri est un bête « Je repère X mot, je réponds Y phrase si elle est dans ma base de données ». Et c’est pour cela qu’un Siri ne peut pas vous donner les scores de l’Euro même s’il sait donner les scores d’une compétition de foot comme la Coupe du Monde, quand Assistant sait piocher sur le web les résultats de n’importe quel match de n’importe quel sport — ou presque.
Assistant : 4 actions. Siri : 1 action.
Bref, techniquement, Assistant est loin devant. Et pourtant, depuis que je l’ai installé, j’ai dû l’utiliser trois fois. La raison est très simple et pourrait se résumer en un mot : friction. Pour lancer une commande Assistant, il faut déverrouiller l’iPhone, aller sur l’écran où se trouve l’icône, entrer dans l’application et appuyer sur le bouton pour dicter la recherche vocale. Quatre actions pour un résultat. Au mieux, deux actions en ajoutant un widget.
Du côté de Siri, iPhone verrouillé, un appui long sur le bouton central suffit à arriver au même résultat. Ou, de manière plus immédiate encore, un appui sur le bouton des écouteurs ou du casque relié… quand ce n’est pas une simple parole.
D’un côté, j’ai dû sortir mon iPhone et faire 3 ou 4 actions. De l’autre, je n’ai même pas sorti mon smartphone, ni mes mains de mes poches : j’ai actionné l’assistant en prononçant les mots « Dis Siri ». Et c’est clairement une killer feature. Il est impossible — ou très difficile — de rendre un humain moins flemmard quand il s’agit de technologie, surtout dans une interaction qui doit se déclencher plusieurs fois par jour le plus naturellement possible.
De là, plusieurs chemins s’ouvrent pour Apple et ses utilisateurs.
- Apple ouvre l’accès à ses boutons physiques et ses fonctionnalités core pour permettre à Google Assistant ou Alexa de se déclencher par défaut ou avec leurs phrases respectives.
- Ou alors, aucun assistant au-delà du vieillissant Siri ne fonctionnera sur les produits Apple, réduits au rang d’applications de second ordre. La grogne des utilisateurs risque de ne pas se faire attendre vu le retard technologique actuel de Siri.
- Corollaire direct du point précédent : Apple sort une nouvelle version de Siri si performante que le besoin de laisser jouer la concurrence jouer sur son terrain se fait moins sentir.
Dans les trois scenarii, le premier est le plus souhaitable et mimerait l’ouverture d’Android qui peut cumuler les assistants (jusqu’à l’excès), au choix de l’utilisateur. Mais il est le plus improbable, compte tenu de l’histoire de la firme à la pomme. Reste alors à craindre le second en espérant le troisième. Premières réponses à la WWDC 2017 ?
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