Par Darthbob : les enjeux politiques dénaturent le débat sur le projet de loi DADVSI à un an du grand rendez-vous électoral national.

La tourmente qui a failli emporter le Ministre Renaud Donnedieu De Vabres lors du débat à l’Assemblé Nationale n’était pas une simple tempête du petit monde informatique. Les flux financiers en jeu derrière le texte sur le droit d’auteur (DADVSI) sont colossaux. On peut comprendre ainsi les pressions exercées à la fois par les Majors de l’industrie du divertissement, les organismes de gestion des droits d’auteur ainsi que les firmes audiovisuelles.

Toutefois, un autre enjeu a plané sur le débat parfois acharné opposant les partisans et adversaires de ce texte controversé : en 2007, les candidats à la présidentielle auront à coeur de rassembler le maximum d’artistes sur leur liste de soutien. Cela leur assurera sympathie et admiration auprès du public. Toutes les élections précédentes ont vu les candidats s’afficher auprès de stars de la chanson et du cinéma. Il est de bon ton de faire savoir qui soutient untel ou untel.

Or, avec le projet de loi DADVSI, on aurait pu croire que la pétition en faveur du texte assurerait à la majorité (Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin bien sûr) un confortable par-terre de stars pour 2007. Le Parti Socialiste faisait grise mine, écartelé entre son envie de faire obstacle au gouvernement et le désir de plaire au show-business en cette année pré-électorale (François Hollande et Jack Lang sont contre la Licence globale).

N’oublions pas cette donnée dans la bataille qui a occupé les députés en ce mois de mars 2006 et qui se prolongera sur les bancs du Sénat. Il faut désormais lire les dépêches AFP avec cette idée en tête pour comprendre, par exemple, pourquoi Nicolas Sarkozy attaque violemment les logiciels de Peer-to-Peer en présence d’artistes ou pourquoi les syndicats SNEP et UFPI s’en prennent directement au Parti Socialiste en plein débat à l’Assemblée.

Si le gouvernement parvient à maintenir le cap et faire adopter le texte dans un temps relativement court, les stars signataires des pétitions des Majors seront des futurs sympathisants tous trouvés pour la campagne de 2007. Si le Parti Socialiste parvient à repousser le texte (contre son gré) ou semble s’acharner à défendre la licence globale (refusée jusque là par les artistes les plus en vue), il risque de s’aliéner une bonne partie des stars qui font la une des médias français. Et, en cette ère où la communication est reine, c’est une donnée très importante à prendre en compte.

La partie de bras-de-fer engagée entre les partisans et adversaires du projet de loi DADVSI (et accessoirement de la licence globale) depuis décembre 2005 est donc complètement dépassée par le combat des chefs qui occupe tous les esprits depuis de longs mois. On en peut pas dire qu’on y ait gagné en sérénité.

Texte proposé par Darthbob
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