La Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI) persiste et signe dans sa politique repressive contre le P2P. Le lobby qui réunit les grandes maisons de disques du monde entier a annoncé 2000 plaintes supplémentaires, dont certaines déposées en France.

Quel est le point commun entre « un menuisier finlandais, un postier britannique, un directeur des nouvelles technologies tchèque, un juge allemand, un cuisto français, un conseiller local britannique et un couple de retraités allemands » ?

Réponse : ils ont perdu à la grande lotterie de l’IFPI. La Fédération, qui rassemble des organisations nationales de l’industrie du disque (tel le SNEP français) aime à le rappeler. En effet il y a un an presque jour pour jour, l’IFPI nous sortait déjà l’exemple du juge allemand et du cuisinier français…. à croire qu’aucune belle prise n’a été réalisée depuis pour montrer que, ô sainte horreur, personne n’est à l’abris. C’est donc certainement pour rénover son communiqué de presse en 2007 que l’IFPI annonce avoir encore déposé près de 2000 plaintes supplémentaires, après les 963 plaintes annoncées en 2005.

Sont visés ceux qui uploadent « des centaines ou des milliers » de chansons sur FastTrack (Kazaa), Gnutella (BearShare), eDonkey, DirectConnect, BitTorrent, Limewire, WinMX, et SoulSeek. Pour l’IFPI, tous ces réseaux se retrouvent sous une même bannière. Ce sont dit-elle des « réseaux p2p majeurs non autorisés« . Ou comment l’on oubli encore, à l’image de l’amendement Vivendi, que la technologie est neutre et que seul l’usage de la technologie doit être autorisé ou non…

Un mauvais perdant face à 5.500 mauvais parents
Au total, nous résume l’IFPI, plus de 5.500 plaintes ont été déposées dans 18 pays en dehors des Etats-Unis. Alors que des millions d’internautes participent à l’échange des fichiers MP3, les quelques malheureux qui se font prendre doivent traiter avec les avocats de la Fédération. Les règlements à l’amiable se soldent en moyenne à 2.633 euros. Les plaintes visent à faire peur aux parents et à convaincre les nouveaux internautes de ne pas se laisser entraîner par les sirènes du P2P. « Un grand nombre d’affaires concernent des hommes âgés de 20 à 35 ans et des parents qui n’ont pas fait attention aux campagnes de prévention et d’éducation successives sur les risques juridiques à permettre le partage de fichiers par P2P dans le foyer« , sermonne ainsi la Fédération des majors.

Méthode Coué oblige, l’IFPI se repose sur une étude de Jupiter Research pour justifier ses actions et conclure que « 35% des adeptes du partage illégal de fichiers ont fortement réduit, voire totalement stoppé, leurs activités, tandis que seulement 14% les ont augmentés« . Et les actions judiciaires d’être le premier motif d’arrêt pour ceux qui arrêtent de consommer illégalement de la musique… sans que ne soit réellement constatée la fameuse transition vers les offres marchandes tant plébicitée en France par le ministre Renaud Donnedieu de Vabres. La Grande-Bretagne, qui fait office de modèle en Europe pour les maisons de disques, compte uniquement 11% d’internautes à avoir réalisé cette migration.

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