Le CNC a présenté mercredi les résultats d’une étude sur le développement de la vidéo à la demande (VOD) en France et en Europe. Malgré son arrivée tardive, le marché a véritablement émergé en 2005 et bénéficie désormais de la confiance de la profession qui voyait Internet avec crainte.

Habitués aux grises mines lorsque l’on parle d’Internet, les professionnels de la filière avaient tous revêtu leur sourire mercredi au Centre National de la Cinématographie (CNC). L’institut NPA Conseil présentait à une assemblée de journalistes les résultats d’une étude commandée par l’API, l’ARP, la CSPF, la PROCIREP, le SPI, l’UPF, l’USPA, la SACD et le CNC – soit la majorité des grandes organisations cinématographiques françaises. Et ils sont bons, ces résultats.

Entre 2004 et 2005, alors que l’offre avait jusque là du mal à voir le jour, nous sommes passés en Europe de 14 services de VOD à plus de 40. En France, championne européenne du nombre de services, tout s’est précipité en fin d’année avec la sortie des offres de CanalPlay, Vodeo, TF1 et TPS, France Télévisions et M6. Récemment, même Arte s’y mettait avec une offre relativement confidentielle. Les groupes Virgin et Fnac, aujourd’hui grands absents de la VOD, devraient également proposer leurs offres dans le courant de l’année. Selon NPA Conseil, le déploiement des offres de vidéo à la demande a été facilité par le développement technologique, en particulier de l’accès internet à haut débit et de la multiplication du nombre des écrans : ordinateurs, téléphones mobiles, baladeurs vidéo, consoles de jeux transformées en Media Center,…

Producteurs, distributeurs, chaînes de télévision, revendeurs, opérateurs télécoms, industries informatique… tous y voient le germe d’un nouvel el dorado après le cadeau du ciel que sont les sonneries téléphoniques pour l’industrie musicale. On se félicite de la montée des catalogues (plus de 2000 longs métrages sont disponibles en Europe dont plus de 700 en langue française), on observe avec passion les rapprochements industriels comme ceux d’Apple et Disney ou de MovieLink et CinemaNow, on se réjouit de l’arrivée de mastodontes de l’internet tels que Google ou Yahoo…

On glose sur le nombre de modèles économiques possibles entre la VOD à l’acte ou en package, la SVOD (abonnements illimités en VOD), ou même la FOD (Free On Demand, modèle de VOD gratuite financé entre autres par la pub),…

On prétend même que ça y est, enfin, les DRM sont prêts et sont efficaces.

On se le dit, l’offre VOD est enfin là, et bien là, et elle ne demande qu’à exploser en 2006 avec le développement des catalogues et l’arrivée de nouveaux acteurs de plus en plus nombreux.

Mais la grande inconnue, le grand absent de l’étude de NPA Conseil au delà de l’offre, c’est la demande.

Les plate-formes de VOD ne veulent pas encore dévoiler leurs résultats, mais l’on sait déjà par Free, qui syndique le service CanalPlay sur son bouquet Free TV, que la sensibilité au prix est déterminante pour le succès de la VOD. Sans doute la chronologie des médias, qui interdit à la VOD française de caler son offre sur celle des sorties DVD, sera également un élément déterminant de la demande. Mais alors que l’accord de décembre 2005 qui fixe la fenêtre de la VOD doit être renégocié à la fin de l’année, « il serait présomptueux de vouloir dire ce qu’il en sera dans dans un an« , nous a indiqué Véronique Cayla, directrice du CNC. Si la chronologie reste en l’état, la France deviendrait l’un des seuls pays au monde où il faut acheter d’abord le film en DVD avant de pouvoir le louer sur son écran d’ordinateur.

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