L’Association américaine de l’industrie du film (MPAA) se produisait récemment en compagnie de BitTorrent dans un salon technologique. Pourtant BitTorrent ne semble pas être devenu si pur que ne le laisse entendre le lobby hollywoodien…

Qui porte la culotte dans le couple formé entre BitTorrent et la MPAA ? En novembre 2005, l’association s’est réjouie publiquement d’un accord qui obligeait BitTorrent Inc. à retirer tout lien illicite de son moteur de recherche. Mais comme l’a souligné TorrentFreak, « il semble que rien n’a été retiré de Bittorrent.com, ou alors ils font un très, très mauvais boulot« . « Si vous essayez des termes sensibles au piratage comme ‘dvdrip’ et ‘dvdscr’, vous verrez qu’il y a un grand nombre de contenus piratés disponibles« , s’étonne le spécialiste de BitTorrent.

Interrogée par Slyck, une porte-parole de BitTorrent Inc. explique que « chaque titulaire de droits d’auteur qui pense que notre moteur de recherche mène à une version non autorisée de leur œuvre peut nous le notifier« . « Nous avons une procédure en place qui se conforme au DMCA (le DADVSI américain, ndlr), et nous la suivons à la lettre. Depuis le lancement de notre moteur de recherche, nous avons répondu à toutes les demandes de suppression qui nous été envoyées« , ajoute-t-elle.

La MPAA, visiblement, s’en satisfait au point d’ériger BitTorrent en exemple. Mais tous ne bénéficient pas de la même clémence. IsoHunt, un autre moteur de recherche BitTorrent, a mis en place depuis très longtemps la même politique. Mais son webmaster Gary Fung a reçu le 23 février 2006 une assignation de la MPAA, qui lui reproche son moteur de recherche BitTorrent. Razorback, le plus gros serveur eDonkey, a été saisi le 21 février sans préavis, alors que son administrateur avait déjà fait savoir qu’il était prêt à retirer de l’index les contenus illicites qui lui seraient signalés.

Pourquoi une telle mansuétude pour BitTorrent ?

Sans doute est-ce lié à l’arrivée largement anticipée d’un service de VOD payant architecturé autour de BitTorrent. La MPAA n’a pas d’intérêt à diaboliser la marque « BitTorrent » si elle veut lui accorder toutes les chances de convertir un maximum d’utilisateurs vers ces prochains services payants.

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