En mai, Pierre Lescure remettait au gouvernement son rapport visant à adapter les politiques culturelles à l’ère numérique. Dans le flot des propositions, l'ancien PDG de Canal+ s'est notamment intéressé à la chronologie des médias en suggérant une révision du dispositif. Sans remettre en cause son principe, il a toutefois invité les professionnels du cinéma à réfléchir à une chronologie des médias à géométrie variable.
Dans un entretien accordé au journal régional La Montagne, Pierre Lescure est revenu sur plusieurs points-clés de son rapport. Au fil de ses réponses, l'homme de télévision a une fois de plus défendu la perspective d'un assouplissement de la chronologie des médias, qui constitue selon lui l'une des réponses les plus pertinentes à la lutte contre le piratage, puisqu'il s'agit en fin de compte de répondre à l'attente du spectateur.
"Chaque mercredi, il y a vingt films qui sortent en salles : trois qui marchent, trois qui 'marchotent' et quatorze qui passent de vie à trépas. Une commission pourrait se réunir chaque semaine pour décider lesquels parmi ceux qui ne marchent pas iraient plus rapidement en vidéo à la demande. Si vous avez le film directement chez vous, vous aurez plus envie de le regarder", explique-t-il.
Mais l'idée de Pierre Lescure ne se limite pas aux échecs commerciaux. Dans son rapport, il est également favorable à une dérogation pour les films à petit budget. Dans les deux cas, il estime cependant que les feux verts doivent être accordés au cas par cas, dans le cadre d'une commission d'experts. Et il en est convaincu : cette solution ne fera pas basculer la fréquentation des salles obscures au profit de la VOD.
Outre une chronologie des médias à géométrie variable, le rapport Lescure propose aussi d'expérimenter le concept de sorties simultanées ou quasi simultanées salles / VOD (cela se fait déjà) et tester le concept de 'week-ends premium'. À l'échelon européen, les essais vont même jusqu'à renverser l'ordre : une sortie VOD avant la sortie en salles a été éprouvée.
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