L’objectif est ambitieux. Si aujourd’hui un tiers de la population mondiale est connecté à Internet, les deux tiers restants sont toujours déconnectés. Afin de renverser cet état de fait, la coalition Internet.org, qui regroupe sept entreprises (Facebook, Samsung, Ericsson, Nokia, Qualcomm, Mediatek et Opera Software), s’est formée afin de faciliter l’accès au réseau des réseaux dans les pays du Sud.

Afin de permettre aux habitants des pays du Sud de se connecter à Internet, ce n’est pas le modèle des pays du Nord, basé sur des infrastructures fixes, qu’il faut se baser. Une approche spécifique doit être suivie, tournée vers la téléphonie mobile. C’est cette voie qui est empruntée par l’Afrique : alors que le taux de couverture GSM atteignait 10 % sur le continent en 1996, il a dépassé le seuil des 80 % en 2010.

Cette logique de miser sur des infrastructures de télécommunications mobiles se retrouve dans des projets très novateurs, comme Google Loon. Ce projet, présenté en juin dernier, consiste à couvrir les régions du monde mal desservies par les structures classiques en déployant dans l’atmosphère des ballons-sondes. Celles-ci doivent pouvoir apporter de l’Internet sans fil sur de grandes zones géographiques.

Google Loon n’est pas la seule initiative de ce type. En la matière, des projets similaires émergent très régulièrement. Dernier exemple en date, le programme Internet.org. L’objectif ? « Offrir Internet aux deux tiers de la population mondiale qui n’y a pas accès« , soit environ 4,8 milliards d’individus.

« Aujourd’hui, seuls 2,7 milliards d’humains – soit à peine un tiers de la population mondiale – ont accès à Internet. L’adoption du net connaît une croissance annuelle d’un peu moins de 9 %, ce qui est assez lent alors que nous en sommes qu’au début de son développement« , explique (.pdf) la coalition de sept entreprises, constituée dans l’intention de réduire cette masse de personnes déconnectées.

Signe de l’importance de la téléphonie mobile dans cette tâche, la coalition compte dans ses rangs trois constructeurs de terminaux (Samsung, Nokia et Ericsson) et deux entreprises spécialisées dans ce secteur : Qualcomm, « leader mondial dans le domaine des technologies 3G, 4G et sans fil de nouvelle génération« , et Mediatek , groupe spécialisé dans les « semi-conducteurs pour la communication sans fil et les solutions multimédia numériques« .

Les deux autres sont Facebook, l’inévitable réseau social dont la mission est de connecter les proches entre eux, et Opera Software, une société dont le produit phare est un navigateur qui est aujourd’hui l’un des plus utilisés au monde, avec Internet Explorer, Firefox, Chrome et Safari.

Dans son communiqué, Internet.org a fixé trois objectifs pour connecter les deux tiers de la population mondiale. En premier lieu, il faut parvenir à faire baisser le prix les téléphones mobiles, pour que ces derniers soient abordables pour des personnes ayant un faible niveau de vie. Les constructeurs comptent notamment l’engagement des opérateurs mobiles dans ce domaine.

Le deuxième objectif est l’amélioration de la consommation mobile de données afin d’éviter une explosion des factures de téléphone. La coalition Internet.org évoque en particulier la mise en cache des données, une meilleure compression et en limitant les échanges entre le téléphone et l’Internet mobile lorsque ces derniers ne sont pas nécessaires.

Le dernier but fixé par les sept sociétés est de favoriser l’émergence de nouveaux modèles économiques et de services novateurs pouvant faciliter l’accès des habitants des pays du Sud à Internet. La coalition n’oublie pas au passage que l’adoption du net se fera d’autant plus facilement que si les technologies, les produits et les services sont proposés dans les dialectes locaux.

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