Dans le secteur hyper-concurrentiel des superordinateurs, les places ne sont jamais durablement acquises. Le classement TOP500 évolue sans arrêt, sous la pression de nouvelles machines survitaminées qui sont mises en route un peu partout dans le monde — en réalité, surtout aux USA et en Chine — ou parce que des améliorations techniques viennent doper des configurations déjà en fonctionnement.
Et la France dans tout ça ?
L’Hexagone fait partie de ces rares pays qui ont une présence significative dans le top des 500 plus puissants supercalculateurs mondiaux. Paris fait jeu égal avec Londres, chacun ayant 17 systèmes figurant dans le classement, derrière le Japon (33) et l’Allemagne (28). Quant aux États-Unis et à la Chine, ils sont un peu hors concours, avec respectivement 169 et 160 représentants.
Les positions françaises se sont toutefois érodées depuis le précédent classement. Trois machines ne figurent plus dans le TOP500 et si l’on s’en tient aux dix premières places nationales sur les dix-sept encore présentes, toutes sauf une reculent. Le superordinateur utilisé par Total, qui est le champion hexagonal en matière de calcul de très haute intensité, est par exemple passé de la 16ème à la 19ème position.
Même chose pour Météo France : ses deux plus puissants engins ont tout les deux perdu sept places. Du terrain a aussi été cédé du côté du Commissariat à l’énergie atomique (de la 55ème à la 63ème, de la 74ème à la 85ème et de la 75ème à la 87ème) et du CNRS (de la 99ème à la 115ème). Et Atos, qui avait deux machines en 73ème et 83ème position, se situe maintenant en 84ème et 96ème place.
Une mise à jour matérielle pour Occigen
Exception à cette chute générale, le supercalculateur Occigen de l’entreprise Bull-Atos. Il est passé de la 64ème place à la 50ème position.
La raison ? La machine, placée sur la structure dédié au grand équipement national de calcul intensif (Genci) au profit du Centre informatique national de l’enseignement supérieur (Cines) a bénéficié d’une mise à jour matérielle lui permettant de passer de 50 544 cœurs à 85 824, ce qui a eu un effet tout à fait bénéfique sur sa capacité de calcul : elle est passée de 2 102,6 TFlop/s à 3 570,3 TFlops/s.
Ou, pour le dire autrement, d’un peu plus 2 millions de milliards d’opérations par seconde à plus de 3 millions de milliards.
En fin d’année, le classement devrait encore bouger (la liste TOP500 est actualisée deux fois par an, en juin et en novembre), notamment du côté français. En effet, un nouveau supercalculateur doit être installé dans l’Essonne. Conçu par Bull, la machine, baptisée Sequana, dépassera très largement le meilleur des superordinateurs français. Il ne sera toutefois pas en mesure de modifier le haut du tableau.
Outre le top 10, la France compte sept autres machines ailleurs dans le classement : trois appartiennent à EDF (156ème, 263ème et 407ème place), une au CEA (122ème place), une au Cines (281ème place), une à l’office national d’études et de recherches aérospatiales (342ème place) et une à Airbus (399ème place).
Le top 10 :
Rang | Site | Fabricant | Cœurs | Rmax (TFlop/s) | Rpeak (TFlop/s) | Puissance (kW) |
19 | Total Exploration Production | Pangea / SGI | 220 800 | 5 283,1 | 6 712,3 | 4 150 |
50 | GENCI-CINES | Occigen2 / Bull-Atos | 85 824 | 2 494,4 | 3 570,3 | 1 430 |
57 | Météo France | Prolix / Bull-Atos | 72 000 | 2 168 | 2 534,4 | 830 |
58 | Météo France | Beaufix2 / Bull-Atos | 73 440 | 2 157,4 | 2 585,1 | 830 |
63 | CEA | France Tera-1000-1 / Bull-Atos | 70 272 | 1, 871 | 2 586 | 1 042 |
84 | Atos | Sid / Bull-Atos | 49 896 | 1 363,5 | 1 676,5 | 543 |
85 | CEA / TGCC GENCI | Curie thin nodes / Bull-Atos | 77 184 | 1 359 | 1 667,2 | 2 251 |
87 | CEA / CCRT | Cobalt / Bull-Atos | 38 528 | 1 299,5 | 1 479,5 | 539 |
96 | Atos | Diego / Bull-Atos | 46 800 | 1 225,3 | 1 647,4 | 472 |
115 | CNRS/IDRIS GENCI | Turing / IBM | 98 304 | 1 073,3 | 1 258,3 | 493 |
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