« Devant les amendements honteux du sénateur Thiollière qui s’aplatit devant les desiderata des majors et des producteurs de disques, foulant au pied l’intérêt général, et sans aucune considération ni pour les artistes, ni pour la culture, nous sommes contraints de déclarer la guerre à la loi DADVSI« , annonce le collectif StopDRM. « Les étudiants anti-CPE bloquaient les universités : nous bloquerons tout achat de disque devant les portes de chez nous, chez nos amis et dans nos familles. Nous continuerons nos actions dans les grands magasins de disques. Nous irons devant les sièges des majors, devant le Sénat. Nous organiserons des manifestations dans toute la France.
« La bataille du projet de loi DADVSI va devenir guerre : nous demandons le retrait de la loi DADVSI et un débat national, et nous ferons tout pour l’obtenir« .
Le projet de loi DADVSI avait été l’otage du contrat première embauche (CPE), et il pourrait le rester. Alors qu’au minimum la levée de la procédure d’urgence était demandée sur tous les bancs de l’Assemblée Nationale et que Renaud Donnedieu de Vabres était au bord du précipice, Dominique de Villepin n’avait pas voulu céder « aux jeunes » pour ne pas faire d’exemple pour le CPE. Semble-t-il contre l’avis même de RDDV, la procédure d’urgence a été maintenue sur décision du premier ministre. L’histoire a montré que ce blocage de principe n’avait servi à rien.
Mais quid maintenant que le CPE a été retiré ?
Première hypothèse, Dominique de Villepin pourrait vouloir renforcer son gouvernement et son électorat et ne plus céder sur rien face aux jeunes, pour démontrer que le CPE ne l’a pas affaibli et qu’il reste roi en son royaume. Ou tout au contraire, hypothèse numéro deux, De Villepin pourrait sentir son gouvernement trop affaibli pour continuer à lutter comme un beau diable sur un projet de loi intenable. Une attitude de souplesse sur le projet de loi DADVSI pourrait être une occasion de redorer le blason tâché de l’UMP à quelques mois de l’ouverture de la campagne présidentielle.
Dans cette guerre des nerfs, les internautes n’ont jusqu’à présent jamais réussi à se faire entendre. Quel que soit son volume, la pression médiatique sur internet ne se fait pas sentir sur un média peu consulté par le monde politique. La force des banderoles et des chants dans la rue reste bien plus forte et entendue que des centaines de milliers de pétitionnaires et de forumeurs « virtuels ». La lutte contre le projet de loi DADVSI doit donc sortir d’internet et rejoindre le monde « physique » où il trouvera son écho dans les caméras de télévision et les micros des radios.
Encore faut-il que chaque internaute convaincu du malfondé de DADVSI en prenne conscience et rejoigne les mouvements de manifestations hors ligne. Le collectif StopDRM.info, formé par de véritables consommateurs heurtés par les DRM, a déjà initié plusieurs actions symboliques dans les Fnac (appelées « flashmobs »), sans grand impact médiatique. Ils souhaitent donc passer la vitesse supérieure et demandent à chaque internaute de prendre à coeur la manifestation annoncée du 7 mai et surtout de s’y rendre pour s’y faire entendre.
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