Deux étudiants de l’université de Berkeley, en Californie, ont imaginé l’Hyperlane, une voie d’autoroute dédiée aux voitures autonomes. Celle-ci doit permettre de réduire les embouteillages en incitant les usagers à emprunter ce service dont la tarification varierait selon la demande, comme le service de VTC Uber.

La révolution annoncée des voitures autonomes devrait changer notre rapport à l’automobile : Elon Musk est par exemple persuadé que l’achat d’une telle voiture se fera dans une optique collective. Mais cette technologie attendue vers 2020 pourrait aussi entraîner l’apparition d’une nouvelle voie sur l’autoroute, l’Hyperlane, dédiée aux voitures autonomes.

C’est du moins ce qui devrait se produire si le projet d’Anthony Barrs et Baiyu Chen, deux étudiants de la réputée université de Berkeley, en Californie, voit le jour. Le duo commercial-ingénieur a en effet imaginé une voie spéciale réservée aux véhicules autonomes, qui viendrait s’ajouter aux autoroutes actuelles, et leur permettrait de rouler à plus de 160 km.

Les deux hommes reconnaissent avoir été influencés par un modèle venu de loin : « Nous avons été inspirés par les trains à grande vitesse japonais. Nous avons compris que ce serait compliqué de reproduire ça aux États-Unis [à cause du coût notamment] donc nous avons […] réalisé que nous pouvions nous passer des rails et nous baser sur des technologies émergentes et nouvelles comme les véhicules autonomes. »

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Un tarif variable selon la demande

Un réseau informatique s’assurerait de veiller à la bonne régulation de la circulation, en s’appuyant sur les données fournies par les capteurs déployés sur la route — météo, vitesse moyenne, potentiel imprévu ou accident… — comme sur ceux à bord de chaque véhicule, qui leur permettent de rouler en toute autonomie

L’idée est d’éviter que ces futures voitures aident à réduire les embouteillages traditionnels en incitant les conducteurs à délaisser leur voiture pour s’offrir une course à bord de l’Hyperlane — dont le tarif varierait selon la demande, comme avec le service de VTC Uber — tout en évitant la formation de bouchons sur la voie dédiée aux voitures autonomes.

L’arrivée du système ne devrait toutefois pas se faire de sitôt : les deux étudiants ont remporté le premier prix du concours Infrastructure Vision Challenge 2050, qui vise à créer un système de transport à coût réduit et efficacité accrue dont le déploiement se ferait à l’horizon 2050.

L’idée est de créer une option de transport supplémentaire

Anthony Barrs et Baiyu Chen se se sont penchés sur une zone bien précise pour conceptualiser leur projet : l’itinéraire entre Los Angeles et San Francisco, connu pour ses difficultés de circulation. L’Hyperlane fonctionnerait principalement dans des espaces très fréquentés, comme ils l’expliquent :  « Nous nous penchons en priorité sur des villes avec des nœuds qui nécessitent d’être reliés, où la grande vitesse créerait une valeur ajoutée. » Parmi les zones citées, on trouve le Texas avec le trajet entre Dallas et Fort Worth, mais aussi le Maryland, à l’Est, avec Baltimore-Washington. Ses concepteurs citent un exemple concret : « Il deviendrait bien plus facile de rejoindre l’aéroport de Baltimore-Washington. [L’Hyperlane] crée des options de transport supplémentaire. »

À l’inverse, les villes comme New York, où l’on trouve trop peu d’espace pour agrandir les routes, s’avèrent incompatibles, au même titre que les villes à la faible circulation. L’impact des voitures autonomes sur la circulation reste encore incertain : une étude affirme ainsi que le déploiement d’un petit nombre d’entre elles suffirait à réduire les embouteillages.

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