Pour lutter contre le terrorisme, les géants de la tech que sont Facebook, Twitter, YouTube (Google) et Microsoft ont décidé de renforcer leur collaboration en créant un Forum mondial de l’Internet contre le terrorisme.
« Nous sommes convaincus qu’en travaillant ensemble, en partageant les meilleurs éléments technologiques et opérationnels de nos efforts individuels, nous aurons un plus grand impact sur la menace causée par le contenu terroriste en ligne » explique ainsi Twitter dans son annonce du lundi 26 juin 2017.
Si le Forum promet de créer de nouvelles initiatives, il s’appuie déjà en grande partie sur des partenariats existants, comme la base commune « d’empreintes numériques » créée en décembre 2016 par ces mêmes entreprises. Elles y répertorient les contenus de propagande terroriste identifiés pour pouvoir les effacer plus rapidement sur d’autres plateformes. Ainsi, si Facebook supprime une vidéo, son empreinte digitale, une fois intégrée à la base, permettra aux autres géants de l’effacer à leur tour si elle est présente sur leur service.
Un moyen de répondre aux critiques des gouvernements
L’objectif de la plateforme, selon ses créateurs, est d’améliorer la « détection de contenu et les techniques de classification à l’aide de machine learning » mais aussi de faire preuve de plus de transparence en matière de suppression de contenu de propagande terroriste, celle-ci étant souvent opérée dans le secret.
Le Forum mondial contre le terrorisme affirme aussi s’appuyer sur des discussions qui ont eu lieu à l’occasion du dernier G7 ou encore avec le gouvernement britannique, particulièrement critique du rôle joué par ces plateformes au lendemain des récentes attaques terroristes subies sur son territoire.
Le Forum prévoit de collaborer avec des gouvernements mais aussi avec des groupes de la société civile
Les géants de la tech promettent par ailleurs plus de collaboration avec des spécialistes de la lutte anti-terroriste, dont des « gouvernements, des groupes issus de la société civile ». Le Forum entend aider les petites entreprises à se doter des technologies nécessaires pour lutter contre la prolifération de ce type de contenu, comme multiplier les ateliers pour lutter contre le recrutement terroriste, sur le modèle du programme Creators for Change de YouTube. Celles-ci se feront notamment avec l’aide du UN CTED/ICT4Peace, un comité de l’ONU contre le terrorisme.
Il s’agit d’un moyen pour les grands groupes de répondre aux critiques, qui leur reprochent de ne pas être assez efficaces dans la modération de propagande terroriste, alors que l’Union européenne envisage de renforcer la modération des réseaux sociaux sous l’impulsion de l’Allemagne, qui prévoit une loi forte en la matière, dont l’amende record de 50 millions d’euros inquiète Facebook.
Une modération compliquée
Récemment, Facebook a choisi la carte de la transparence en dévoilant ses mesures de lutte contre le terrorisme. Mais le réseau social qui compte près de 2 milliards d’utilisateurs s’est surtout trouvé empêtré dans un scandale en la matière : The Guardian a révélé que certains modérateurs en charge de supprimer ces contenus ont vu leur identité exposée à de potentiels terroristes.
Ces équipes, qui doivent apprendre les noms et visages de 600 leaders terroristes et passent leurs heures de travail à parcourir du contenu violent (dont des vidéos ou images de décapitation), s’estiment sous-payées.
Facebook, YouTube et Twitter doivent aussi trouver le délicat équilibre entre défense de la liberté d’expression et censure. Ces plateformes doivent notamment apprendre à faire la distinction entre une image — comme des sympathisants armés de Daech qui brandissent un drapeau de l’organisation — utilisée à des fins de propagande ou simplement pour illustrer un article d’actualité.
Facebook a récemment fait polémique en supprimant un groupe pour l’indépendance de la Tchétchénie au motif qu’il s’agissait d’un groupe terroriste. Une erreur depuis corrigée par le réseau social. Si le Forum mondial de lutte contre le terrorisme promet d’en dire plus sur son action « en temps voulu », ses contours restent pour l’instant assez flous.
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