Nasser Alsaedi, Pete Burnap et Omer Rana de l’Universite de Cardiff, tous trois spécialistes des sciences informatiques, se sont lancés le défi de parvenir à prédire une manifestation sociale seulement en collectant des données sur Twitter. Alors que les réseaux sociaux sont notoirement surveillés par les forces de l’ordre lors de certains grands rassemblements, les chercheurs ont voulu montrer que la police pourrait en faire un usage plus complet encore.
Où quand comment
En récoltant et analysant les données liées aux grandes manifestations londoniennes de 2011, les trois universitaires ont construit des modèles de prédiction pour anticiper les manifestations urbaines.
À travers des mots-clés, une surveillance de l’activité et des localisations, le programme de Cardiff serait en mesure de voir les dérapages d’une mobilisation des heures avant la police, selon ses créateurs. Une vitre brisée se retrouve d’abord sur Twitter avant d’être centralisée comme une information par les forces de l’ordre, soulignent-t-ils.
Le système va par ailleurs encore plus loin puisqu’il tente également de localiser les rassemblements non déclarés avant qu’ils ne débutent. En se plongeant dans les rumeurs qui peuvent circuler sur Twitter et en les évaluant, le programme propose des localisations vraisemblables pour une manifestation à venir.
Selon la publication des chercheurs, ce sont plus de 1,6 millions de tweets datant des protestations de 2011 qui ont nourri l’apprentissage du programme d’anticipation. Les trois spécialistes se félicitent par ailleurs d’avoir battu la police à deux reprises en parvenant, jusqu’à une heure avant les forces de l’ordre, à déterminer l’emplacement et la tenue de deux manifestations.
Au Royaume-Uni, le rapport tombe à pic. Depuis les attentats londoniens, le pouvoir conservateur est attaqué par la gauche qui lui reproche de trop importantes coupes budgétaires dans la police. Récemment, un policier de West Midlands dénonçait selon la chaîne itv le manque d’effectif dans ses équipes : « Si nous revivons des manifestations comme celles de 2011, nous allons être face à un vrai défi avec nos effectifs actuels ».
Pour Pete Burnap, co-auteur de l’étude, la data pourrait secourir des policiers en difficulté. Il ajoute : « Nous ne remplacerons jamais les ressources traditionnelles de la police sur le terrain mais nous avons démontré que nos recherches pouvaient améliorer le renseignement avec les nouvelles technologies afin de développer des méthodes pour la police. »
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