À sa naissance, Skype a choisi de bâtir son architecture sur un modèle hybride mêlant un réseau en pair à pair (P2P) pour les communications et des serveurs centraux pour les activités annexes (stockage des données personnelles, hébergement des informations financières…). Mais depuis l'acquisition du service de voix sur réseau IP (VoIP) par Microsoft, un changement de philosophie est en train de survenir.
La firme de Redmond considère que l'émergence de l'informatique mobile (via les smartphones et les tablettes) impose de revoir le système Skype. Deux raisons ont été mises en avant par l'entreprise pour justifier cette évolution : d'abord, l'autonomie des mobiles. Ensuite, la synchronisation des données entre les différents appareils reliés à un même compte.
Deux raisons principales
Concernant l'autonomie, Microsoft estime que le P2P est un désavantage. Il grèverait la batterie des terminaux portables, alors que les ordinateurs ne sont pas pénalisés du fait d'une alimentation en continue (cas des PC fixes) ou d'une capacité d'utilisation plus longue (cas des PC portables). Ceux qui ont un smartphone le savent bien : celui-ci se retrouve pratiquement à plat au bout d'une journée.
Du côté de la synchronisation, Microsoft part du constat suivant : les usages ont évolué en quelques années et un individu possède souvent deux appareils ou plus capables de communiquer. Or, la synchronisation des données entre les divers terminaux du client n'est pas optimale. D'où l'idée de s'orienter un peu plus vers une architecture client-serveur, en faisant appel aux atouts de l'informatique en nuage (cloud computing).
Cette transition n'est pas nouvelle. Fin 2012, nous rapportions que Microsoft avait engagé une révision de l'architecture du service afin de faire appel plus fortement à une logique client-serveur pour apporter de nouveaux services comme l'intégration de Skype en HTML5. Le message publié vendredi dernier par l'entreprise poursuit manifestement cette logique.
Une mesure influencée par PRISM ?
Les arguments avancés par Microsoft ne sont pas dénués de fondement bien qu'ils peuvent être discutés. Cependant, d'aucuns considèreront peut-être que cette évolution va accentuer la surveillance des communications électroniques. Cela reste à voir. Les agences de renseignement n'ont pas attendu les projets de Microsoft pour s'intéresser à Skype, au regard des dates inscrites sur les documents transmis par Edward Snowden.
Les avantages du P2P
Il reste désormais à déterminer si ces changements vont affecter les communications en P2P. Microsoft devra sans doute adapter son discours, car les échanges en pair à pair présentent, selon Skype, "plusieurs avantages par rapport à des réseaux clients-serveurs de type traditionnel. ".
"Ces réseaux s'adaptent à l'infini sans accroître le temps de recherche et sans qu'il soit nécessaire de recourir à de coûteuses ressources centralisées. Ils font appel à la puissance de traitement et de fonctionnement en réseau des équipements des utilisateurs finaux, ces ressources augmentant toujours en proportion directe du réseau lui-même".
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