D’après le site internet de l’INA, 3 millions d’internautes se seraient déjà connectés au service de vidéo à la demande de l’Institut. Depuis hier, l’organisme propose 10.000 heures de programmes répartis en plus de 100.000 programmes d’archives audiovisuelles – qui représentent 10% du fond de l’INA. On y trouve une grande partie des émissions qui ont fait le succès du service public au cours des 30 dernières années : journaux télévisés, Apostrophe, Thalassa, les grands moments du Tour de France ou de Roland Garros, ou des fictions cultes comme les Shadoks ou les Rois Maudits.
Contrairement à l’ensemble des plate-formes de VOD commerciales actuelles, le service de l’INA est accessible à tous, quelle que soit le système d’exploitation (Windows, Linux, Mac OS X…) ou le navigateur (Firefox, Internet Explorer, Safari…). Les vidéos gratuites, qui représentent 80% du catalogue actuel, sont formatées en Quicktime. Les autres sont encodées en DivX avec DRM lisible sous le lecteur DivX officiel depuis la version 6 ou sur toute platine DVD certifiée DivX. Le prix des vidéos payantes varie de 1 à 12 euros et 32% des sommes collectées sont réinvestis dans la numérisation, la sauvegarde, et la valorisation du patrimoine audiovisuel.
Une traque de l’internaute fraudeur pour éviter le P2P
Mais l’INA, qui est un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial, a le réflexe anti-P2P des vieux médias. L’organisme qui a investi 700.000 euros sur un an pour ce projet, veut se réserver l’exclusivité de la distribution des vidéos d’archives, y compris gratuites, et en subit les conséquences techniques. Avec ses supposés 3 millions de connexions, le site de l’INA était encore inaccessible vendredi matin alors qu’une distribution par P2P lui aurait assuré une parfaite flexibilité et stabilité de l’offre. Au lieu de cela, l’Institut National de l’Audiovisuel a fait appel à Thomson pour mettre en place sur chaque vidéo un tatouage mouchard. « Invisible, il est mis sur le flux vidéo et permet d’identifier l’utilisateur à l’origine de l’achat du document« , prévient ainsi l’INA qui veut décourager tout internaute qui serait tenté de redistribuer une vidéo sur un réseau Peer-to-Peer.
« Si on retrouve des délits, nous sommes prêts à aller au contentieux pour défendre les intérêts des ayants droit« , prévient à ZDNet Safia D’ziri, directrice des systèmes d’information de l’institut. La société AdVestigo, spécialiste de la chasse aux pirates et de la protection des contenus, s’est vue confiée la mission de surveiller certains contenus phares.
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