En l’espace de vingt ans, les smartphones sont devenus incroyablement grands et fins. Ils sont aussi désormais beaucoup plus puissants que les mobiles que l’on avait dans la poche. Tout cela, grâce à la miniaturisation continue des composants. Mais cette évolution s’est déroulée au détriment d’une caractéristique pourtant centrale des mobiles : l’autonomie de fonctionnement.
Les smartphones contemporains tiennent aujourd’hui difficilement au-delà d’un jour ou deux après une recharge complète. Forcément, entre le grand écran — qui peut être aussi très lumineux –, la communication en 4G, la vidéo ou les jeux, les usages comme les composants ne sont pas vraiment de nature à économiser l’énergie de la batterie. Celle-ci peut fondre comme neige au Soleil.
Alors que faire ? Faudrait-il arrêter d’affiner les téléphones afin de laisser un peu plus de place aux batteries ? Doit-on en finir avec la mode des très grands écrans ? Ce ne sont peut-être pas les pistes les plus désirables, surtout que le public s’est acclimaté à ces nouvelles prescriptions technologiques, qui agissent comme un effet cliquet : impossible, dès lors de revenir en arrière.
Et si la réponse ne se trouvait pas dans le smartphone mais en dehors ? Plutôt que de jouer sur la taille de l’écran ou sur la finesse du terminal, ne faudrait-il pas trouver un moyen pour pouvoir récolter de l’énergie depuis une source externe pour la convertir ensuite en courant électrique et la réinjecter dans le mobile, afin d’en alimenter les composants ? C’est ce que cherchent à faire des scientifiques.
Comment ? En profitant de la chaleur corporelle, tout simplement.
L’homme est un organisme endotherme, c’est-à-dire qu’il produit une température grâce à son métabolisme. Or, cette chaleur pourrait être une source d’énergie pour recharger une batterie — ou en tout cas prolonger sa durée de vie. C’est cette approche qui intéressent plusieurs professeurs et ingénieurs américains, notamment l’équipe de l’université d’État de Caroline du Nord.
Cette piste a quelques avantages, à commencer par le fait qu’elle ne nécessite pas d’être en mouvement pour capter de l’énergie. La production de chaleur est constante, que l’on soit assis ou en activité. Des prototypes ont ainsi été conçus, en les glissant au niveau d’un t-shirt ou les plaçant au niveau du biceps. Nos confrères de The Verge se sont attardés sur ces travaux.
En théorie, cette approche pourrait servir à alimenter toutes sortes d’accessoires connectés, comme une montre high-tech ou un bracelet de fitness (deux produits qui ont l’avantage d’être en contact quasi-constant avec la peau humaine, dont avec la température du corps). Dans le cas d’un smartphone, c’est évidemment un peu plus compliqué.
D’autres réflexions sont à l’étude, comme la possibilité de générer de l’électricité via la friction de deux vêtements, par exemple.
Le problème d’une approche de type générateur thermoélectrique est qu’elle doit être vraiment très efficace pour faire la différence. L’un des prototypes conçus aux USA n’est capable de générer une énergie que de quelques microwatts ; insuffisant pour alimenter correctement un terminal, surtout si derrière l’utilisateur a l’intention d’allumer la 4G ou de lancer un jeu vidéo.
Aussi la communauté scientifique considère qu’il faut jouer à deux niveaux : d’abord en créant et en optimisant la récolte énergétique, pour capter autant plus possible d’énergie afin d’être en mesure d’en injecter un maximum dans le téléphone ; ensuite, faire en sorte que les terminaux soient capables de fonctionner en sollicitant le moins possible la batterie.
Aussi, ces chercheurs suivront certainement avec intérêt le développement de la 5G. En effet, la prochaine norme de téléphonie mobile, qui devrait commencer à pointer le bout de son nez en 2020, doit permettre de multiplier la durée de fonctionnement des objets connectés par dix sur une seule charge. Ce qui, à l’heure des appareils ultra-fins et ultra-grands, ne peut pas faire de mal.
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