Les objets connectés peuvent être de formidables assistants pour la vie quotidienne, en suivant pas à pas votre état de santé, votre bien-être ou encore votre agenda. Mais grâce à leur accès privilégié dans la vie privée des particuliers, ils sont aussi les témoins froids de toutes sortes de situation : du fait des données qu’ils récoltent et des informations qu’ils captent, ils sont de nature à intéresser les forces de l’ordre ainsi que les autorités judiciaires.
On a pu le constater dans quelques faits divers : aux États-Unis par exemple, les données récupérées par un bracelet connecté ont pu servir dans le cadre d’un procès pour résoudre une affaire de meurtre. Mais encore faut-il pouvoir y accéder : dans un autre cas, la police s’est heurtée à la réticence d’un fabricant, en l’espèce Amazon, qui ne tient pas à donner librement accès à des informations sensibles sans un formalisme juridique et des garanties procédurales.
Dans un cas comme dans l’autre, les objets connectés peuvent servir à innocenter ou démontrer la culpabilité d’un individu. Ces deux exemples ont toutefois un point commun : ils montrent que ces terminaux sont utiles a posteriori, c’est-à-dire une fois que l’affaire a éclaté. Or, toujours aux États-Unis, un autre fait divers montre que ces appareils peuvent aussi — parfois par hasard — servir a priori, avant qu’une situation ne prenne des proportions excessives.
C’est ce que raconte ABC News. Début juillet, un couple vivant au Nouveau-Mexique s’est disputé et le ton est très rapidement monté au point d’en venir aux mains, selon des informations recueillies auprès de la police locale. Pour ne rien arranger, l’homme aurait brandi une arme à feu et aurait menacé sa compagne ; il lui aurait alors demandé « est-ce que tu as appelé la police ? ». Le terminal, une enceinte connectée à en croire le site d’information, aurait alors interprété la phrase comme un ordre.
Un ordre visiblement mal interprété
Et c’est visiblement une mauvaise interprétation qui a été faite, puisqu’un ordre correct aurait été de dire « appelle la police ».
Il semble que l’incompréhension du produit — dont la marque n’est pas donnée par nos confrères — ait permis d’éviter une issue fatale à la dispute conjugale, la police et une unité d’intervention ayant visiblement pu — on ne sait comment — savoir où intervenir (sans doute le terminal, en appelant la police, a-t-il aussi livré l’adresse du domicile ou sa localisation spatiale, car sinon, à quoi bon appeler la police si aucune autre information pratique n’est communiquée ?).
L’homme a depuis été arrêté et inculpé de plusieurs chefs d’accusation. Sa compagne s’en est sortie saine et sauve, tout comme leur fille, aussi présente ce soir-là. Il ne reste plus qu’à le présenter devant un juge pour ouvrir le volet judiciaire de cette affaire. Inhabituelle, elle a en tout cas conduit le chef de la police locale à louer le rôle que ce type de gadget peut jouer : « L’usage inattendu de ces nouvelles technologies pour contacter les services de secours a peut-être permis de sauver une vie ».
Vers une prise d’initiative ? Jusqu’où ?
Avec le développement des objets connectés, il est certain que ce genre de cas de figure se multipliera à l’avenir. Si dans cette histoire, l’appareil a visiblement mal compris un ordre, on verra peut-être un jour des terminaux être capables d’aller au-delà de l’attente de recevoir une simple instruction, en analysant le timbre de la voix, le volume sonore et, pourquoi pas, l’analyse gestuelle — s’il y a une caméra et que les protagonistes passent à proximité.
Car ces produits sont amenés à être de plus en plus « intelligents ». Tout l’enjeu sera de savoir jusqu’à quel point pourrait aller une prise de décision autonome face à une situation donnée : si on ne peut se réjouir que l’appareil ait mal compris une instruction qui a peut-être permis d’empêcher un drame, lorsque celui-ci sera capable de prendre une initiative, jusqu’à quel degré d’intervention, voire de dénonciation pourra-t-il aller ?
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