Il y a encore quelques années, les Chinois préféraient acheter des produits de luxe, marqueur de réussite social. Aujourd’hui, ils se tournent de plus en plus vers l’économie de partage : un sac à main de luxe peut être loué pour quelques jours puis rendu. C’est le cas de tout une gamme de produits allant des ballons de basket, en passant par les scooters électriques, les parapluies ou les chargeurs de téléphone.
L’économie de partage est en effet en plein boom en Chine, notamment depuis l’explosion des paiements par mobile. Des applications comme WeChat, équivalent local de Facebook, ont amplifié ce phénomène en facilitant pour ses utilisateurs le transfert d’argent via codes QR.
Selon certains experts, l’économie de partage aurait généré environ 505 millions de dollars de chiffre d’affaire en 2016, un montant qui a doublé en 2016 par rapport à l’année d’avant. Les organismes officiaux en Chine anticipent même une hausse de 40 % dans les années à venir.
Le gouvernement soutient ce marché mais souhaite le réguler
Le gouvernement chinois soutient cette nouvelle économie, perçue comme un vecteur de croissance, dans un pays où celle-ci a ralenti ces dernières années. L’État estime que l’économie de partage représentera jusqu’à 10 % du PIB d’ici 2020.
Cependant, le gouvernement se veut prudent et demande plus de régulations alors que certains experts redoutent que le marché de l’échange chinois soit trop concurrentiel et s’autodétruise. Selon Christopher Balding, professeur à l’école de commerce HSBC de Shenzhen, ce ne serait qu’une « bulle », dans laquelle les investisseurs se bousculent mais où l’on compte déjà un surplus d’entreprises. Certaines ont déjà fait faillite, comme la startup de partage de vélo Wukong Bike qui a fermé en juin après le vol de 90 % de ses vélos.
Le partage de vélos, un exemple parlant
L’exemple du marché de partage de vélos est probant. Il s’agit d’un secteur extrêmement concurrentiel en Chine qui a beaucoup de succès. D’après un rapport du cabinet de conseil Roland Berger, ce marché vaudra environ 5,9 millions de dollars d’ici 2020.
Son succès est notamment dû à la facilité avec laquelle un usager peut emprunter un vélo et le laisser où il veut quand il arrive à destination. Mais les entreprises de partage de vélos ont essuyé de nombreuses plaintes concernant les vélos mal garés, à tel point que de nouvelles régulations ont été approuvées, poussant les startups à engager plus d’employés de maintenance. De plus en plus d’entreprises se lancent dans le partage de vélo, et beaucoup font faillite, dont Wukong Bike et 3Vbike, dont les vélos ont également disparu.
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