Invité ce week-end par la National Governors Association, qui réunissait à Providence (Rhode Island) une trentaine de gouverneurs des États-Unis pour aborder différents sujets de politique nationale, Elon Musk a profité de l’occasion pour aborder différents sujets liés au futur plus ou moins proche.
Menace de l’intelligence artificielle, généralisation de la voiture autonome, rapports avec Donald Trump… l’entrepreneur aux mille projets a abordé de nombreux sujets, lui qui aspire à « pouvoir penser au futur en étant optimiste, en sachant qu’on fait tout ce qu’on peut pour se doter du meilleur futur possible. »
« Tous les véhicules produits aux États-Unis dans 10 ans seront autonomes »
Dans le domaine du transport, Elon Musk, fin connaisseur de la voiture autonome et électrique chez Tesla, continue de faire preuve d’un grand optimisme. Au point d’annoncer avec certitude que, dans 10 ans, « tous les véhicules produits [aux États-Unis] seront autonomes », ajoutant : « Ce sera rare d’en trouver un qui ne l’est pas dans 10 ans ».
Convaincu que « probablement plus de la moitié des nouveaux véhicules produits aux États-Unis seront électriques », il souligne toutefois la grande avance de la Chine en la matière grâce à une politique nationale bien plus ambitieuse.
L’entrepreneur va plus loin encore en estimant que, d’ici 20 ans, les conducteurs « traditionnels » de voiture seront devenus une exception : « Il n’y aura plus de volant. Ceux qui n’auront pas de voiture autonome seront comme des propriétaires de chevaux aujourd’hui. Il [sera] juste inhabituel d’utiliser ce moyen de transport. »
« L’IA est la plus grande menace qui pèse sur notre civilisation »
Si l’entrepreneur aborde les évolutions de la voiture autonome (et des énergies renouvelables) avec confiance, ses inquiétudes bien connues autour de l’intelligence artificielle n’ont toujours pas faibli.
À ses yeux, elle représente même « la plus grande menace qui pèse sur notre civilisation, loin devant les accidents de voiture et la drogue, qui sont dangereux au niveau individuel mais pas pour l’ensemble de la société. » Il poursuit : « Il y aura beaucoup de perturbation dans le monde du travail. Les robots seront capables de tout faire mieux que nous […]. Je ne sais pas vraiment quoi faire à ce sujet. C’est vraiment le problème le plus effrayant. » Elon Musk cite l’exemple des transports, premier secteur menacé par l’automatisation des tâches.
Tant qu’on ne verra pas des robots descendre dans la rue pour tuer des gens, ils ne sauront pas comment réagir face à l’IA
La situation est d’autant plus risquée à ses yeux que les entreprises sont lancées dans une course à l’IA pour ne pas être distancée par la concurrence, sans forcément se prémunir suffisamment contre ses potentielles dérives. Elon Musk a justement fondé le collectif OpenAI en 2015 pour s’assurer que le développement de l’IA vise à « faire avancer l’intelligence numérique de la manière qui serait la plus profitable à l’humanité, sans que ces recherches soient dictées par le besoin d’un retour sur investissement ».
Pour l’entrepreneur, une approche réglementée de l’IA s’impose dès maintenant : « Tant qu’on ne verra pas des robots descendre dans la rue pour tuer des gens, ils ne sauront pas comment réagir [face à l’IA] car elle semble trop impalpable. L’IA est l’un des rares cas où nous devrions agir avec une réglementation préventive plutôt que réactive car à mon sens, au moment nous devenons réactifs dans la réglementation de l’IA, il est déjà trop tard. »
Sur Trump, « ça valait le coup d’essayer »
L’apparition publique d’Elon Musk a aussi été l’occasion d’aborder son approche pragmatique avec Donald Trump, Elon Musk ayant quitté le conseil du président depuis le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le 1er juin dernier.
Le patron de Tesla et de SpaceX affirme ne rien regretter : « Ça valait le coup d’essayer. J’ai été très critiqué de toutes parts pour avoir simplement [fait partie de son conseil]. » Il affirme avoir parlé écologie et immigration à chaque rencontre avec le président : « J’ai fait de mon mieux et je pense que dans certains cas, j’ai permis une certaine avancée. »
Il assume toutefois d’avoir quitté le conseil : « En restant, j’aurais [sous-entendu] que [l’accord sur le climat] n’était pas important mais ça l’est vraiment. Le pays doit tenir parole. Je ne pouvais tout simplement pas rester après ça. »
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