VirginMega ayant apparemment décidé de bouder Ratiatum suite à un article de mars 2005 qu’ils auraient sans doute espéré plus élogieux, c’est sans communiqué de presse officiel que nous réalisons cet article. Mais la liberté d’informer existant sur Internet comme ailleurs, nous parlerons tout de même du service de vidéos que le vendeur rouge vient de dévoiler.
Avec 750 vidéos disponibles dans tous les genres (comédie, documentaires, westerns, action, animation…), VirginMega frappe très fort pour un début. Le leader CanalPlay compte moins de 600 titres et les services de TF1 ou Wanadoo frisent le ridicule avec seulement 47 et 40 titres recencés par le cabinet NPA Conseil en février/mars 2006. VirginMega a donc attendu avant de s’installer sur le marché, mais c’était pour arriver avec une offre étendue.
Les vidéos sont disponibles en location de 48H à partir de 49 centimes et jusqu’à 4,99 euros, et pour certaines (rarement) en téléchargement définitif jusqu’à 15,99 euros. Mais c’est cette-fois ici encore que l’on frise le ridicule, le grotesque, voire le vulgaire ou l’insulte au client. Les consommateurs qui payent 9,99 euros pour acquérir le King Kong de 1933 n’ont pas le droit de le graver sur un DVD. Ou plutôt si, mais uniquement au format Windows Media qui ne pourra être lu que sur le PC qui a servi à l’achat. Le film peut être transféré sur un baladeur compatible WMV, mais seuls deux transferts sont autorisés.
De l’illogisme du DRM
Il y a un plafond de tolérance au dessus duquel la protection de l’exception culturelle française et de l’économie du cinéma ne suffit plus à justifier de telles aberrations.
Quand répondra-t-on enfin à cette question : Quelle est la valeur ajoutée d’un DRM pour le consommateur ? Qu’est-ce qui poussera l’internaute à payer 9,99 euros sur VirginMega plutôt que de ne rien payer sur eMule pour télécharger King Kong ? Est-ce le DRM de Microsoft qui l’empêche de lire le film sur sa platine DVD de salon qui va le convaincre ? Ou est-ce la qualité des vidéos, la rapidité du téléchargement, la satisfation de rémunérer l’auteur, le contenu éditorial (quand il existe), etc., etc. ?
Jamais l’industrie du film n’a répondu à ces questions pourtant essentielles au développement économique du cinéma sur Internet.
« Un passage obligé imposé par le marché« , disait Louis Choquel vendredi. Il est temps que ce marché se construise une nouvelle route…
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