Critiqué de longue date pour la prolifération d’articles de désinformation (les « fake news » chères à Donald Trump) sur sa plateforme, Facebook assure lutter du mieux possible contre ce phénomène — qui peut aussi prendre la forme d’un faux direct vidéo.
Le réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs, qui fait notamment appel à des médias français comme à des fact-checkers spécialisés pour signaler ces articles mensongers, multiplie ainsi les annonces autour d’outils ou de mesure(tte)s censées lutter contre ce fléau.
Sa dernière mesure en date, lancée ce 3 août aux États-Unis, en France, en Allemagne et aux Pays-bas, pourrait toutefois devenir la plus efficace. Facebook va désormais suggérer des « articles liés » autour des liens d’actualité les plus populaires ou qui ont été reconnus comme des fake news par ses fact-checkers partenaires comme Snopes et Politifacts.
Mettre la puce à l’oreille sans devenir « arbitre de la vérité »
Un article mensonger sur les Jeux Olympiques serait par exemple accompagné de liens fiables concernant le même sujet, qui devraient donc prendre le contrepied du mensonge… et ainsi amener les internautes les plus distraits ou crédules à s’interroger sur la véracité du premier article. Facebook assure qu’il ne relayera pas de fake news parmi les articles liés, grâce à ses algorithmes, conçus pour éviter automatiquement les publications signalées massivement comme malhonnêtes.
Facebook, qui teste cet outil depuis avril dernier — notamment pour briser les bulles de filtrage –, entend ainsi instaurer une sorte de cercle vertueux en éveillant la méfiance de ses utilisateurs sans pour autant se poser en juge direct du contenu partagé sur ses pages. Le réseau social de Mark Zuckerberg refuse en effet catégoriquement de devenir ce qu’il appelle un « arbitre de la vérité ».
Le réseau social affirme par ailleurs avoir amélioré la précision et la rapidité de ses algorithmes de machine learning chargés de transférer de potentielles fake news aux fact-checkers, comme l’explique sa responsable de l’intégrité (sic) du fil d’actualité, Tessa Lyons, à TechCrunch : « Plus vite nous pouvons envoyer de potentielles fake news aux fact-checkers, plus vite ils peuvent les vérifier, ce qui nous permet de réduire le nombre de personnes exposées à ces contenus. »
La plateforme a aussi pris l’habitude de publier ses conseils pour repérer les fake news en période d’élection, comme elle l’a fait au Royaume-Uni, en France, et plus récemment au Kenya.
Un impact sur les revenus des auteurs de fake news
Si les articles liés ont vu le jour il y a quelques années sur Facebook, ils n’apparaissaient qu’après avoir cliqué sur l’article principal. Désormais, la plateforme étend leur usage contre les fake news et les affiche avant tout clic potentiel sur le lien affiché pour plus d’efficacité.
Les premiers retours d’utilisateurs concernés par la phase de test ont conforté Facebook dans sa décision, à en croire Tessa Lyons : « Les gens nous on dit que les articles liés leur donnaient plus de contexte sur les sujets [abordés] et que cela leur permettait de prendre des décisions plus informées sur ce qu’ils lisent et décident de partager. »
Si l’efficacité concrète de la lutte anti-fake news de Facebook, comme ses conditions de collaboration avec certains médias, restent remises en question, certains auteurs de fake news reconnaissent avoir été pénalisés par l’outil signalant la nature discutable d’un article. À l’instar de ce gérant d’une quinzaine de sites mensongers, cité par USA Today : « Cela a clairement eu un changement drastique et grave pour moi. Cela nuit à mon portefeuille vu comme il est plus difficile désormais de rendre [un article] viral, avec tous ces gens qui signalent les fake news. »
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.