Beaucoup de spécialistes de la musique indépendante le disent. Avec Internet, les capacités d’auto-production sont inédites, les coûts de promotion largement diminués, et la grande gagnante contre qui se battent à mots couverts les majors de l’industrie est la diversité culturelle. Il y aura, pense-t-on, de moins en moins de stars transgénérationnelles à marketer et de plus en plus de groupes et d’artistes « niches » connus de leur public uniquement. Les réseaux sociaux tels que MySpace assurent le relais du tissu social qu’offrait les artistes connus et appréciés du grand public. Il est encore bien trop tôt pour dire si cette théorie est juste, si elle aboutira vers plus de diversité et vers plus de qualité, mais les espoirs sont grands.
Le monde de l’édition littéraire connaît exactement les mêmes préoccupations. Et même si les succès planétaires d’ouvrages comme le Da Vinci Code ou Harry Potter font croire le contraire, il y a de plus en plus de romans et une domination de moins en moins nette des « blockbusters littéraires ». La tendance est très claire aux Etats-Unis, avec les résultats d’une étude menée par Lulu.com, une start-up spécialisée dans l’auto-édition.
Chaque semaine depuis les années 1960, le New York Times dresse sa « Bestseller list » de l’édition littéraire. A cette époque, le numéro un des ventes restait numéro un au classement en moyenne 22 semaines consécutives, contre 14 dans les années 1970, puis 5,5 dans les années 1990. L’an dernier, les « best of the bests » ont eu du mal à tenir plus de deux semaines la tête de classement. Alors que moins de trois romans par ans étaient numéro un dans les années 60, 23 œuvres ont eu la médaille d’or l’an dernier. Outre-Atlantique le nombre d’ouvrages a quasiment doublé entre 1993 (104.124 éditions) et 2004 (190.078).
Faut-il en conclure que les éditeurs gagnent moins d’argent ? Non, car il se vend en réalité beaucoup plus de livres qu’il y a 40 ans. A dollars constants, le marché de l’édition était aux Etats-Unis de 7,42 milliards en 1960, et de 41,4 milliards en 2004. « Il vaut probablement mieux être en dixième position aujourd’hui qu’en première en 1960« , note un spécialiste sur un blog économique.
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