Une enquête conduite par UBS montre que le grand public ne se voit pas encore monter sans crainte dans des avions sans pilote. Mais comme avec le métro automatique ou les voitures sans conducteur, l’acceptation devrait se faire progressivement.

Auriez-vous envie de monter à bord d’un avion sans pilote pour voyager ? Si vous répondez par l’affirmative, alors vous êtes une exception. Une enquête conduite par la banque suisse UBS montre que le grand public est encore assez méfiant à l’idée de prendre un vol complètement automatisé. Mais, ajoute-t-elle, l’acceptation des avions sans pilote devrait croître dans les années à venir.

Pour cette enquête, UBS s’est adressée à 8 000 personnes, notamment en Amérique du Nord et en Europe. Il ressort de cette étude que plus de la moitié des sondés (54 %) est réticente à l’idée de prendre un vol entièrement automatisé. Les résistances sont plus prononcées en Europe qu’aux États-Unis : seuls 13 % des Français et Allemands interrogés sont prêts à se lancer, contre 27 % aux USA.

Avion

CC Gratisography

Les conclusions révèlent par ailleurs que les personnes assez jeunes, à savoir les classes d’âge 18 – 24 ans et 25 – 34 ans sont les plus disposées à tenter l’expérience, même si l’inquiétude reste prédominante : ils ne sont en effet que respectivement 27 et 31 % à manifester leur confiance à l’égard d’un avion capable de voler sans commandant et son équipe.

Le fait est que l’aviation moderne laisse déjà une large place à l’automatisation. Grâce au pilote automatique, l’équipage peut confier au système de bord le soin de gérer un certain nombre de manœuvres, comme le maintien du cap, de la vitesse et de l’altitude. Par ailleurs, les procédures d’atterrissage se font aussi avec des dispositifs dédiés, comme le système ILS.

Rendre les vols plus sûrs ?

Plusieurs bénéfices sont attribués à l’automatisation des vols : ceux-ci seraient plus sûrs, car les « coups de folie » d’un pilote ne pourraient plus avoir lieu (comme dans le cas du crash du vol 9525 Germanwings, provoqué par la volonté du copilote de se suicider), tout comme les tentatives de détournement de l’avion par des pirates de l’air : il n’y aurait plus de poste de pilotage à capturer.

Mais si l’automatisation peut résoudre les défaillances humaines et certaines menaces externes, elle pose aussi d’autres problématiques : le système sera-t-il assez résilient pour fonctionner dans toutes les situations, des plus bénignes aux plus graves ? Quid en cas de panne électrique ? Quelle réponse face à des tentatives de piratage, que ce soit depuis la cabine ou à distance ?

En attendant, les travaux continuent : l’office national d’études et de recherches aérospatiales a participé par exemple au projet PPlane, une sorte d’avion-taxi destiné à transporter entre deux et huit passagers pour des trajets réduits et à une altitude modérée. Il y a aussi ce bras robotique conçu par l’armée américaine qui est parvenu à piloter et faire atterrir un Boeing 737 lors d’une simulation.

Reste désormais à savoir dans combien de temps les avions autonomes deviendront une réalité car les obstacles techniques, s’ils sont nombreux et parfois élevés, n’ont rien d’insurmontables. Et d’ici là — c’est-à-dire d’ici quelques dizaines d’années –, le grand public s’y sera davantage habitué, tout comme il s’est accoutumé au métro automatique et il se fait petit à petit aux voitures autonomes.

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