L’affaire du plaidoyer sexiste rédigé par un employé de Google — licencié— n’a pas fini de faire du bruit. Publié vendredi 4 août 2017 en interne, le rapport contenant les propos de James Damore a attendu le week-end passe pour prendre une tout autre ampleur, de nombreux médias ayant publié, commenté et dénoncé son texte.
Celui-ci a évidemment provoqué de virulentes réactions de la part d’internautes choqués par certains passages d’un texte critiquant, comme son titre l’indique, le « bourrage de crâne idéologique » de Google. Une idéologie qualifiée simplement « de gauche », sur les questions d’inclusion, de diversité ou d’égalité homme-femme. Forcément, une telle prise de position a également apporté des soutiens, notamment d’une partie de l’extrême droite américaine — qui aime bien se renommer en alt right, plus marketable que néo-nazi.
Quand Google devient « Goolag »
On peut ainsi trouver sur certains blogs, comme celui de Vox Day, auteur antiféministe, des commentaires encourageant la démarche de James Damore, jugeant qu’« écrire ce texte était courageux et nécessaire », faisant passer le bonhomme pour un résistant à cette idéologie par une référence aux pilules bleues et rouges de Matrix. Comme pour indiquer que seul lui avait conscience de la vérité par rapport à ses collègues — une référence que les sœurs Wachowski auraient surement préféré éviter.
https://twitter.com/d3n0d3/status/894807596443500548
Beaucoup de messages publiés sur les réseaux sociaux soulignent que cette mise à l’écart est scandaleuse et donnent entièrement raison à l’auteur du texte. Des montages qualifient l’entreprise de la Silicon Valley de « Goolag », quand d’autres tweets jugent que Google « nie la biologie » ou encore que les « Social Justice Warriors détestent la science et la liberté d’expression ».
Un internaute anonyme juge sur 4chan que si l’ancien employé avait publié un texte de gauche dans une entreprise majoritairement de droite, « il aurait été loué comme un putain de héros de guerre et aurait été invité à la Maison-Blanche ». Peut-être pas celle de Donald Trump, cela dit.
Julian Assange propose un travail à l’auteur du plaidoyer
Un autre soutien a également suivi ce mardi 8 août : celui de Julian Assange. Le fondateur de Wikileaks a ainsi proposé sur Twitter d’embaucher James Damore, soulignant que « la censure, c’est pour les perdants ».
Assange estime, dans ses déclarations, que « les femmes et hommes méritent le respect. Cela inclut de ne pas les virer pour avoir exprimé poliment leurs idées, mais plutôt de leur répondre. »
Le patron de Google, Sundar Pichai, semble en partie d’accord avec cette déclaration du moins sur l’intention de laisser un dialogue en interne, lui qui a jugé « qu’une partie de ce qui est dit dans ce [texte] mérite d’être débattu, même si une majorité de Googlers est en désaccord », avant de rappeler que le corps du texte, profondément sexiste et appuyant des raisonnements misogynes sur de la pseudo-biologie, est contraire à la culture de l’entreprise de Mountain View. Quoi qu’il en soit, le CEO est rentré de vacances pour gérer cette crise au plus près de ses équipes.
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