En l’espaces de quelques années, Instagram est devenu l’une des applications photo les plus populaires du marché. Rachetée en 2012 par Facebook, la plateforme a su attirer les jeunes, les marques et un total de plus de 700 millions d’utilisateurs actifs par mois selon les chiffres d’avril 2017.
Un succès colossal, qui pousse certains sociologues à se pencher sur les habitudes quasi-inconscientes des utilisateurs du réseau social afin de les expliquer — comme celle s’alarmant de leur impact sur le street art. Dernièrement, le magazine EPJ Data Science a publié une étude réalisée par Andrew Reece et Christopher Danforth. Celle-ci a été effectuée sur un panel de 166 participants, 71 d’entre eux ayant été diagnostiqués avec des syndromes de dépression, pour un total de 43 000 publications.
Un logiciel a ainsi eu la lourde tâche de les analyser pixel par pixel afin d’y déceler les couleurs, les visages et les métadonnées. La conclusion de l’étude ? Les personnes manifestant des signes de dépression auraient plus tendance à poster des images plus sombres, plus bleues et moins saturées que les autres.
Inkwell et Willow pour la tristesse, Valencia pour la joie
Les résultats de cette étude ne sont évidemment pas une règle et ne s’appliquent pas à tout les comptes, comme l’explique Christopher Danforth, professeur d’informatique à l’Université du Vermont à l’origine de l’étude : « Cela ne concerne que les personnes que nous avons étudié, ces prédictions ont marché sur eux, mais nous ne savons pas si cela se traduit ou non sur les fils Instagram de tout le monde. »
Cela dit, les résultats sont assez impressionnants concernant cet échantillon de 166 comptes. Le logiciel a réussi à identifier les syndromes de la dépression dans 70 % des cas alors que seulement 50 % étaient identifiés par les méthodes précédentes. Il semblerait que, parmi les caractéristiques des photos de personnes souffrant de dépression, on trouve une préférence pour certains filtres comme les noir et blanc Inkwell et Willow ou le sombre Crema, ainsi qu’une présence accrue de commentaires mais réduite de « j’aime » symbolisés par des cœurs.
Des résultats évidemment, à prendre avec des pincettes et à mettre en perspective avec le petit nombre de comptes évalués. Toutes les photos répondant à ces critères ou utilisant les filtres cités ne traduisent pas systématiquement un état de dépression. Les deux auteurs de cette étude comptent justement poursuivre leurs recherches afin d’apporter plus de données et, à terme, pouvoir offrir des outils aux médecins afin de déceler le moindre risque plus rapidement et ainsi améliorer les diagnostics.
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