S’il vous arrive de flâner le long d’un sentier ou dans un parc, peut-être cherchez-vous du regard des plantes que vous reconnaissez. Mais à moins d’être botaniste, votre savoir en la matière a vraisemblablement quelques lacunes. Après tout, le temps du collège avec ses cours de SVT est bien loin — sans doute n’avez-vous d’ailleurs plus l’herbier que l’on vous demandait de tenir en classe.
Fort heureusement, la technologie offre un moyen de vous assister. Le projet PlantNet se décline sous la forme d’une application mobile pour smartphone qui est disponible sur Android et iOS. Son principe de fonctionnement est enfantin : il suffit de photographier la plante que vous intrigue. Ensuite, la reconnaissance visuelle se met en marche pour vous livrer des informations sur le végétal.
PlantNet, le Shazam de la nature
Concrètement, PlantNet fonctionne sur le modèle de Shazam, une application qui vous donne le titre d’un morceau de musique diffusé à proximité, par exemple dans un bar ou à la radio. Ici, PlantNet n’a pas besoin du micro du smartphone mais de son appareil photo et de sa géolocalisation, afin de faciliter l’identification de la plante en fonction de là où vous vous trouvez.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, prenez le cliché le plus net possible. Plus les conditions photographiques sont bonnes, meilleures sont les chances d’avoir une bonne identification (c’est la même chose pour Shazam : s’il y a trop de bruit environnant, il sera plus difficile de bien reconnaître une chanson). Ainsi, il est conseillé de faire une photo sur un fond uniforme et de bien centrer le sujet.
« Plus vous donnez à Pl@ntNet d’information visuelle sur la plante que vous observez et plus l’identification sera précise », est-il expliqué. « Beaucoup de plantes qui se ressemblent de loin et ce sont parfois de petits détails qui distinguent deux espèces d’un même genre. Les fleurs, les fruits et les feuilles sont les organes les plus caractéristiques d’une espèce et ce sont eux qu’il faut photographier en priorité ».
À défaut, d’autres détails peuvent faciliter la reconnaissance végétale : des bourgeons, des épines, des poils le long de la tige… dans l’absolu, il est aussi possible de photographier le sujet dans sa totalité (y compris un arbre), mais il y a un risque que le système le confonde avec d’autres espèces assez proches. Si cela ne donne rien, il est aussi possible que la base de données fasse défaut.
Des milliers d’espèces gérées
PlantNet est en effet capable de reconnaître environ 20 000 espèces. Un nombre qui sera toutefois amené à croître grâce aux contributions régulières des participants au projet, qui peuvent en outre vérifier les identifications des autres. Pratique pour éviter les erreurs. Il lui reste toutefois un énorme chemin à parcourir avant de recenser l’ensemble du monde végétal, estimé à 360 000 espèces.
Démarré en 2009, le projet permet, outre l’identification de végétaux, de parcourir la flore grâce à une catégorisation par zone géographique (Canada, Antilles, Amazonie ou encore Hawaï ou Europe), mais aussi par thème (plantes utiles, plantes envahissantes, adventices des cultures).
L’application a été conçue par les scientifiques d’un consortium regroupant l’institut de recherche pour le développement, le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, l’institut national de la recherche agronomique, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique et le réseau Tela Botanica, avec le concours de la fondation Agropolis.
En janvier 2019, l’application a connu une mise à jour notable, avec une série de nouvelles fonctionnalités ou l’amélioration d’outils déjà existants : filtrage d’espèces reconnues par genre ou par famille, i identification multi-flores pour rechercher la plante photographiée dans toutes les flores de l’application et pas seulement dans celle sélectionnée, navigation à différents niveaux taxonomiques dans les galeries d’images, etc.
Un intérêt pour les professionnels
Distrayante pour le grand public, l’appli peut répondre à des besoins professionnels :
Ce peut être l’agriculteur qui veut savoir quelles sont les plantes qui se trouvent sur sa parcelle — par exemple avant de diffuser un herbicide –, le douanier confronté à une plante rare peut être protégée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, ou le jardinier qui veut en savoir plus sur l’espace public ou privé qu’il doit gérer et embellir.
Inversement, l’application peut servir aux botanistes en récupérant des informations « du terrain », leur permettant d’avoir une idée sur la répartition des plantes dans l’espace, leur évolution et ainsi de suite. La contribution des professionnels est d’ailleurs valorisée, dans la mesure où PlantNet tient plus compte de ceux qui font preuve du plus de compétences pour identifier et valider des plantes.
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