Le service de VOD MovieLink est une joint-venture possédée par les plus grands studios d’Hollywood : Paramount, Sony, Universal, Warner Bros et MGM. Pour créer ce service en ligne, elles ont investi 150 millions de dollars en 2001, et les caisses sont maintenant presque vides. Le site est devenue une patate chaude et les majors s’inquiètent. Non seulement MovieLink n’arrive pas à vendre plus de 75.000 vidéos par mois, mais en plus sa part de marché diminuerait depuis l’introduction des vidéos sur iTunes et la sortie de Google Video.
Selon des informations communiquées à BusinessWeek, MovieLink serait à vendre depuis plusieurs mois. Blockbuster, Comcast, AT&T font partie des candidats à la reprise, pour lesquelles les négociations auraient échoué sur fond d’accès limité aux catalogues. Mais un autre candidat, Warren Lieberfab, s’est lui inquiété de la stratégie même du site et des studios. L’ancien responsable vidéo de Warner Bros voulait bien racheter MovieLink, mais à la condition que les studios mettent un terme à une politique de DRM extrêmement restrictive.
Selon les contrats actuel, il est fait interdiction au service d’autoriser les clients à graver sur un DVD les films qu’ils achètent sur le service de VOD. Warren Lieberfab, qui avait convaincu une première fois les majors d’Hollywood de faire confiance au DVD, s’est heurté à un mur. Les studios craignent qu’en autorisant la copie sur DVD, le marché de la vidéo locative traditionnelle (assurée pour bonne partie par Blockbuster et Wal Mart) se rebelle et réclame des dédommagements. Résultat de cette peur de la transition technologique, les studios portent toujours MovieLink à bouts de bras et les réserves du site ne lui permettent plus de vivre qu’encore une petite année de plus.
Cette politique restrictive, responsable en grande partie de l’échec de MovieLink aux Etats-Unis, est exactement la même que celle poursuivie en France par ceux qui prétendent « vendre » des vidéos en ligne en téléchargement. Virgin en est l’exemple le plus récent et le plus saisissant, mais c’est également le cas d’offres plus confidentielles comme Imineo, TF1Vision, Easyvod.fr, etc.
Toutes courrent droit dans le mur tant qu’elles n’auront pas admis que ça n’est pas aux consommateurs de s’adapter à l’offre, mais à l’offre de s’adapter aux consommateurs. Ces derniers ne demandent pas la gratuité, mais la liberté.
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