Défendu par les autorités britanniques au nom de la protection des mineurs, le filtrage par défaut des sites pour adultes est désormais actif de l'autre côté de la Manche. Les fournisseurs d'accès à Internet ont l'obligation de filtrer les contenus inappropriés pour les plus jeunes, avec comme objectif que cette mesure soit active ou proposée d'ici la fin de l'année à la quasi-totalité de la population.
Cependant, le filtrage voulu par Londres a montré rapidement ses limites. Des défaillances ont été relevées dans la presse, tandis qu'une enquête menée par l'Ofcom, le régulateur des télécoms local, a noté qu'un enfant sur cinq sait désactiver le contrôle parental. Plus généralement, le blocage de services Internet et le filtrage s'avère nuisible pour le réseau, affecte le trafic légitime et inefficace à terme, selon l'IETF.
Face à ces difficultés, il apparaît que l'Angleterre change de fusil d'épaule. Selon la BBC, le gouvernement prépare une liste blanche de sites pour gérer le surblocage au cas par cas. "le gouvernement est en train d'élaborer une liste de sites bloqués par inadvertance par les filtres, et a demandé aux fournisseurs de services Internet de la mettre en œuvre", écrivent nos confrères.
Selon les explications de la chaîne, cette liste blanche ne regrouperait que les sites ayant été bloqués à tort par les opérateurs. Il ne serait pas question de placer a priori des sites qui ne seraient pas affectés par le surblocage mais "validés" quand même par le gouvernement ou par les fournisseurs d'accès à Internet. Autrement dit, il faudrait qu'il y ait au préalable l'erreur de blocage pour pouvoir ensuite figurer sur cette liste.
Toujours selon la BBC, cette liste est rédigée en coordination avec des organismes spécialisés, afin d'éviter que des sites spécialisés dans l'éducation sexuelle destinée aux adolescents, dans la santé ou les problèmes d'addiction (à la drogue par exemple) ne se retrouvent pris dans les filets du filtrage, parce que certains mots-clés employés correspondraient avec ceux du filtre.
Le recours à ces derniers n'est pas nouveau. L'Internet Watch Foundation (celle-là même qui avait jugé pédopornographique une pochette d'album de Scorpions, avant de faire machine arrière) participe avec la National Crime Agency, Google et Microsoft au nettoyage des réseaux P2P.
( photo : CC BY-SA-NC Daniel*1977 )
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