L’une des premières techniques connues pour lutter contre le partage de fichiers sur les réseaux P2P fut de les inonder de faux fichiers (dits « spoofs » ou « fakes »). Certaines sociétés s’en sont faites une spécialité, dont le coréen Overpeer racheté depuis par Loudeye. Macrovision, avec sa technologie Hawkeye, diffuse également pour le compte de studios et majors du disque une fioriture de faux fichiers, notamment sur le réseau WinMX. Lorsque les utilisateurs recherchent une chanson ou un film et téléchargent le fichier trouvé, ils se retrouvent avec des extraits en boucle, des fichiers MP3 inaudibles ou encore des messages de prévention… de quoi normalement dégoûter le P2Piste et le convaincre de passer vers des plate-formes marchandes.
Mais Slyck raconte que la lutte contre les fakes est en marche. On la savait très active sur eDonkey/eMule, elle l’est également sur WinMX. Un développeur connu comme « King Macro » met ainsi à disposition sur WinMXGroup.com un patch qui permet d’éliminer automatiquement les fakes des résultats de recherche. « Il existe plusieurs méthodes que nous utilisons pour les détecter mais la manière la plus simple (au moins pour le moment) c’est que dans WinMX les résultats des recherches contiennent l’adresse IP de l’utilisateur d’origine qui partage le fichier – donc il est relativement simple de déterminer que si la même adresse IP envoie des centaines de copies du même fichier sous beaucoup de noms différents, il s’agit d’un flooder« , explique le développeur. Avec le patch les fichiers envoyés par Macrovision et ses consorts ne sont plus proposés aux utilisateurs lors des recherches, leur adresse IP étant bannie et inscrite sur une liste tenue à jour.
Le logiciel WinMX avait fermé en septembre dernier suite aux pressions de l’Association Américaine de l’Industrie du Disque (RIAA), et ses mises à jour officielles ont cessé depuis longtemps. Mais la fermeture du logiciel n’a pas empêché au réseau de fonctionner, ni à des passionnés comme « King Macro » d’aider la communauté à maintenir le réseau. Sans code source, les développeurs sont contraints de bricoler. Les patchs interceptent les données et les filtrent avant qu’elles ne parviennent au logiciel. Mais rien ne semble en mesure d’arrêter l’utilisation de l’un des logiciels du P2P les plus appréciés, malgré son interface d’un autre âge…
Les patchers s’attendent déjà à la réplique des flooders, et se préparent à une nouvelle riposte.
Les premiers continueront aussi longtemps qu’il le faudra, tandis que les derniers s’arrêteront quand les studios et maisons de disques auront compris que la lutte est vaine et que leur argent devrait être employé à des missions plus constructives.
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