Après la France et sa position mi-figues mi-raisins sur l’interopérabilité, c’est aux tours de la Grande-Bretagne, du Danemark, de la Norvège et de la Suède de monter au créneau contre Apple et son couple iPod/iTunes.

Le cabinet JP Morgan a tort. En mars dernier, l’analyste estimait dans un rapport de 51 pages que seul le Danemark était enclin à suivre le chemin de la France sur la question de l’interopérabilité. Pas de chance pour le voyant borgne, il n’a fallu que quelques semaines pour le détromper.

D’abord Outre-Manche, le président de la British Phonographic Industry (BPI) a indiqué son souhait de casser le monopole d’Apple. « Il n’est pas particulièrement bon qu’une société domine autant un marché« , a ainsi déclaré mardi Peter Jamieson devant la Commission spéciale de la Chambre des Communes pour la culture, les médias et les sports, qui l’auditionnait dans le cadre d’une enquête sur l’industrie des nouveaux médias et de la création. La BPI demande à Apple de rendre son iPod interopérable avec les plate-formes autres que le seul iTunes Music Store, également propriété de la firme de Cupertino. Evidemment, celle-ci s’y refuse. La non compatibilité des formats est un atout stratégique fondamental pour garder la main-mise sur le consommateur qui, lorsqu’il a dépensé ses euros sur iTMS, se voit obligé de garder un iPod à vie pour profiter de sa musique (sauf à la graver sur un CD pour l’importer à nouveau, ce qui n’est ni pratique, ni économique, ni bon pour la qualité audio).

La Scandinavie ensuite, exprime également ses inquiétudes face au monpole de la Pomme. « Le Danemark, la Norvège et la Suède ont expliqué au même moment qu’ils voulaient obliger le constructeur informatique à renoncer à l’incompatibilité de son logiciel de téléchargement iTunes, selon l’agence officielle de la consommation suédoise Konsumentverket« , rapporte La Tribune. Le Konsumenverket avance même que les conditions d’exploitation de la plate-forme iTunes sont illégales en Scandinavie. Malgré le froid, ça chauffe pour Apple.

Il est tout de même un peu tard pour s’émouvoir aujourd’hui du monstre que l’industrie du disque a enfanté en exigeant bec et ongle que la musique vendue sur Internet soit protégée par un DRM. Celui-ci n’a servi à rien dans le développement de la musique en ligne, si ce n’est à provoquer cette situation ubuesque où l’industrie informatique domine aujourd’hui totalement le marché de la musique en ligne et dicte ses règles.

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