Tim Berners-Lee tient absolument à ce qu'Internet demeure ouvert et décentralisé. Au cours d'un échange avec le magazine Wired, le "père du web" (il est le principal inventeur du World Wide Web) a fait part de ses craintes à propos d'une possible fragmentation du réseau suite aux révélations d'Edward Snowden sur la surveillance de masse mise en place par la NSA pour espionner toutes les communications.
"Je veux un web qui soit ouvert, qui fonctionne à l'échelle mondiale, qui marche du mieux possible et qui ne soit pas nationalisé", a-t-il déclaré, critiquant au passage les projets du Brésil visant à contrer les activités américaines sur le net. "Ce dont je ne veux pas est un web dans lequel le gouvernement brésilien a la totalité des données des réseaux sociaux stockée sur son sol. Cela serait si difficile à mettre en œuvre".
Pour Tim Berners-Lee, le problème n'est pas de vouloir échapper à la NSA, qui est en soi un objectif tout à fait compréhensible, ne serait-ce que pour préserver sa vie privée en ligne, mais plutôt la manière de s'y prendre. La fin ne justifie pas les moyens, surtout lorsque ceux-ci risquent de nuire au passage au réseau.
Le Britannique fait ici référence aux divers plans du Brésil , qui a tempêté l'an dernier en découvrant être l'objet d'une surveillance toute particulière des autorités américaines. Depuis, le pays projette de tirer de nouveaux câbles sous-marins, pour éviter de passer par ceux transitant par les USA, mais surtout de privilégier des solutions nationales pour réaffirmer sa souveraineté.
La crainte de Tim Berners-Lee est partagée par la Commission européenne, qui voit dans les projets de nationalisation la première étape avant une fragmentation plus prononcée du réseau. Cette perspective est particulièrement inquiétante, aux yeux de Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge de la politique numérique du Vieux Continent.
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