Les cordes de John Williams retentissent lorsqu’une bestiole, vaguement plus grosse qu’une libellule, s’élance au-dessus de nos têtes. La machine volante fait des cabrioles, certes un peu pataudes, mais tourne, se lance dans un piquet, puis repart en trombe dans les airs. Furtivement, nous apercevons une petite silhouette à son bord, un Stormtrooper de la taille d’un Playmobile qui semble avoir pris le contrôle d’un Speeder Bike.
Tel Gulliver en Liliput, nous ne pouvons masquer notre surprise lorsque le Speeder se trouve, à peine quelques instants plus tard, poursuivi par un Tie Advanced X1 au bord duquel on imagine le seigneur Vador. Puis soudain, ça nous revient.
Nous sommes à l’IFA et n’avons jamais quitté le hangar lugubre qui sert d’abri à la conférence berlinoise de la marque américaine Propel. Ce vendeur d’hélicos téléguidés, nous nous en souvenons désormais, a fait parler de lui, dans nos colonnes grâce à ces drones Star Wars construits avec Disney.
Des drones qui sont en fait des vaisseaux spatiaux
Les deux drones terminent leur course en se posant aux pieds de l’animateur débauché par Propel pour conduire dans les airs ces drôles de créatures. De plus près, l’illusion est impossible, le Speeder est doté de quatre hélices souples qui nous rappellent que la Guerre des étoiles est une fiction et que la vitesse lumière est encore un horizon lointain, très lointain, pour l’humanité (ndlr : pour la lumière en revanche, ça va). Nous avons bien affaire à un jouet pour grands gamins bercés par les fantasmes lucasiens ; nous reprenons notre souffle et cherchons à en savoir plus, quitte à mettre la main sur une des machines.
Elles sont au nombre de trois : le 74 Z Speeder Bike et son destrier, un T-65 X Wing, et enfin l’impérial Tie Advanced X1. Tous sont dotés d’hélices pour s’élancer, comme un drone photo, dans les airs grâce à l’air dégagé par celles-ci. Mais à bord de nos vaisseaux miniatures, nulle caméra, pas même un GPS, mais un canon laser — qui fait vraiment piou piou –, un moteur électrique et une batterie. On nous promet une vitesse de 50 km/h et une autonomie un peu supérieure à 8 minutes. C’est court, mais suffisant pour mener d’épiques batailles.
Propel nous précise, fier des progrès faits sur des drones pourtant déjà dans le commerce, que désormais, un système performant de batailles a été mis en place de manière à rendre les joujoux plus ludiques. Selon la marque, l’application qu’elle a développée — attendue pour le premier septembre — va permettre de se battre, dans les airs, à vingt padawans (ou moins). Nous finissons par découvrir qu’en plus de son mode participatif, l’application offre également un entraînement virtuel pour apprendre à contrôler votre vaisseau d’abord dans un jeu vidéo plus ou moins rigolo, avant de vous lancer dans les champs de betteraves de la Seine et Marne.
Un jouet d’accord, mais vidéoludique aussi
Et c’est bien là la réussite de ces drones Propel : s’ils avaient pu décevoir sans leur app et sans les multitudes de fonctionnalités ajoutées depuis leur sortie, ils semblent aujourd’hui des jeux matures que l’on serait tentés d’adopter, malgré leur prix — comptez plus de 200 €.
Désormais, la télécommande du drone sert également de stick pour le jeu vidéo mobile (iOS et Android). Nous posons sur le dessus du stick un smartphone, et améliorons dans un univers virtuel notre maîtrise de la conduite du Speeder. Certainement moins doué qu’un Anakin période Menace Fantôme, nous prenons toutefois nos marques et bientôt, nous allons viser l’hyperespace.
Enfin pas vraiment. Un drone reste un drone : il se meut dans l’espace avec des mouvements abrupts, sans la grâce que devrait avoir un vaisseau spatial. Néanmoins, la prise en main est particulièrement aisée. Sans avoir passé des heures à pianoter sur un DJI, nous parvenons élancer le truc et l’envoyer droit dans un cerceau lumineux disposé par la marque pour les tests. Nous ne réussirons certes qu’un passage, mais la précision est là. Quand la firme explique que les drones peuvent être conduits par des enfants dès 13 ans, nous la croyons volontiers.
Une fois posé dans notre paume, le X Wing semble être la plus réussie des machines — les autres ne semblent pas moins fidèles à l’univers, seulement les hélices se trouvent, à notre avis, moins bien dissimulées. Peint à la main, pour le côté nerd et maquettes, l’objet se paye même le luxe d’être numéroté : nous sommes à 100 % dans le fan service. Néanmoins, le plastique souple qui donne aux drones sa résistance aux chocs est décoré avec précision, les textures sont travaillées et nous sommes loin d’être face à un banal joujou de foire.
Une impression confirmée par la technologie développée autour des engins par l’Américain : d’abord son app comprenant le jeu vidéo et le mode multijoueurs, mais également les canons lasers des appareils qui transmettent, de vaisseau en vaisseau, des données pour répertorier qui tire sur qui, et bien sûr, qui gagne. Les drones reliés à la télécommande, elle-même reliée à votre téléphone, transmettent ensuite les résultats du combat en temps réel. L’impression de jeu vidéo dans la réalité est proche, mais le cadre de la démonstration — l’obscurité — aide probablement à créer l’illusion.
Dans votre jardin, la bête sera peut-être moins convaincante, notamment à cause de sa petite taille qui la rend méconnaissable dès qu’elle s’envole trop haut et l’effet libellule risque de pénaliser l’expérience : le truc bourdonne, scintille sans que l’on comprenne toujours qu’il s’agit d’un vaisseau.
C’est rigolo. Les fans adoreront, les ados aussi. Toutefois, n’oublions pas que nous avons joué cinq minutes et qu’il y a peu de chance que l’envie nous reprenne subitement un matin.
Tout en étant une expérience totale et amusante, l’expérience reste celle d’un drone inutile avec beaucoup de fantasmes autour, le défi dès lors est de savoir si vous êtes assez hardcore fan pour voir une bataille spatiale lorsque vos amis verront des bébêtes bruyantes dans les airs. En outre, si vous pensez adopter un seul vaisseau, faites-vous rapidement des amis padawans, un seul drone est rapidement ennuyeux.
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