La démocratisation de la Hi Res Audio grand public en mobilité est-elle à venir ? C’est au moins le pas fait par des constructeurs comme Sony et LG qui se plient, même sur des mobiles, au label Haute Résolution que l’on a davantage l’habitude de voir sur du matériel de passionnés : amplis et casques haute fidélité.
Toutefois, la miniaturisation aidant, et le streaming rendant la distribution de fichiers lossless (sans perte) moins contraignante qu’il y a une dizaine d’années, le marché semble prêt à s’ouvrir à de l’audio haute résolution qui, sans être coûteuse ou complexe pourrait conduire le grand public à prêter davantage d’attention à ce qu’il écoute.
Le LG V30, star de cet IFA, n’hésite pas à en faire un argument de vente aussi visible que son appareil photo et son écran sur les documents de presse. Le Coréen, se sachant encore assez singulier sur ce segment, ne cache pas ses intentions.
Et même si en fin de compte l’utilisateur n’aura probablement pas du matériel compatible Hi Res, il aura l’occasion de se pencher sur la qualité de la conversion de ses fichiers. Une méthode qui offre des résultats parfois étonnants, même sur des fichiers de mauvaise qualité et sur des casques de milieu de gamme.
Entre l’amateur de musique et l’audiophile qui ne fera probablement jamais confiance à un smartphone pour restituer un son parfait, il existe une catégorie de nouveaux consommateurs de la musique, cultivés et clients des services Hi Res comme Tidal, Deezer HiFi, ou encore Qobuz. Qu’ils soient DJs, musiciens ou simplement passionnés, ils exigent, à juste titre, une conversion au moins précise et transparente du son.
En ce sens, LG semble aller dans la bonne direction si nous en croyons notre prise en main du V30. Notez néanmoins que les conditions d’écoute étant loin d’être optimales au milieu de la foule du salon berlinois, nous nous attarderons moins sur la qualité mesurable du son que sur la facilité avec laquelle il est possible de mettre « les mains dans le cambouis » de l’interface audio du smartphone.
Des caractéristiques dignes d’un DAC externe
Commençons déjà par la première des caractéristiques lorsqu’il s’agit de son sur un smartphone : celle du volume sonore délivré par le signal. Ici, LG continue d’être bien au-dessus de la concurrence avec un rapport signal/bruit (SNR) à 130 dB, assurant en théorie au mobile une restitution sans distorsion même lorsque la dynamique des musiques écoutées sera exigeante — on pense à la musique orchestrale. Toujours en théorie, cette valeur haute signifie une précision dans la construction du matériel intéressante puisque le bruit parasite — il y en a dans les smartphones — est contenu.
Toujours selon les indications de LG, le Quad DAC est couplé à un ampli casque fin et au bruit faible — toujours cette question du bruit des composants — permettant de délivrer un volume sonore puissant. Les quatre puces ne sont pas seulement là pour le côté maximaliste de l’argument : elles sont chacune utilisées pour un canal, afin de séparer avec précision la distribution des signaux et les isoler de tout bruit et parasite.
Filtres numériques : le joujou audio de luxe
Maintenant que les présentations techniques sont faites, passons à l’interface de personnalisation qu’on nous promet égale à celle d’un baladeur haute fidélité, notamment grâce à la présence de filtres numériques. Pour lancer le DAC, on glisse dans le port jack une paire d’écouteur (nous avons alors sous la main notre increvable paire de SoundMagic ). Ensuite, un simple clic dans le panneau de notification permet d’accéder à l’interface de LG.
On retrouve là, comme promis, des filtres numériques qu’aucun autre smartphone ne supporte — à notre connaissance. Ils sont au nombre de trois et tentent de rendre compréhensible l’opération mathématique opérée par la puce : en fonction de votre choix, le signal sera plus ou moins modifié avec des transferts, et des limitations par exemple sur les hautes et basses fréquences, ce qui influencera le signal lors de sa conversion. Pour simplifier leur rôle, LG a proposé une visualisation d’un signal simple, assez pratique pour mieux comprendre de quoi nous parlons.
Pour être honnête, la différence est à peine audible entre le Short et le Sharp, mais encore une fois, nous ne sommes ni assez équipés ni assez protégés pour percevoir ce que l’audiophile pourrait considérer comme primordial. Notons néanmoins que ces modes peuvent exister sur un smartphone seulement grâce à la puissance de calcul du DAC.
On trouve ensuite un égaliseur doté lui aussi d’un petit set de formules sélectionnées par le constructeur. Ici, pour le grand public comme pour l’audiophile, la différence est évidente et immédiatement perceptible et permet, en fonction de votre matériel et de sa coloration, d’optimiser à vos goûts le rendu sonore et sa signature.
Enfin, sur l’interface centrale, on trouve une balance particulièrement précise, ce qui n’étonne pas vraiment compte tenu de la séparation des canaux.
Facile à prendre en main, presque pédago pour l’utilisateur moyen et accessible, la gestion du Quad DAC est aussi convaincante à notre sens que la présence de celui-ci dans le smartphone et prouve qu’il ne s’agit pas d’un gadget, mais bien d’une volonté du Coréen de satisfaire des utilisateurs plus pointilleux. En outre, le V30 devrait supporter les différents formats Hi Res Audio que l’on retrouve aujourd’hui : les propriétaires (MQA), mais aussi les FLAC etc.
Prêts à remplacer votre DAC externe par un smartphone audiophile ? Le chemin est peut-être long pour les puristes, mais les moins tatillons pourraient gagner là une occasion de se pencher sur ce qu’ils écoutent, au sens technique du terme. Et il y a fort à parier que de nombreuses oreilles auront du mal à quitter ce type de matériel une fois qu’elles y auront goûté — avec un casque et des morceaux adéquats. Comment dès lors ne pas encourager les constructeurs à investir dans le matériel audio de nos mobiles alors même que nous passons de plus en plus de temps à écouter de la musique sur ceux ci ?
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