La réalité virtuelle ne se fera pas sans Facebook. Ce mardi, le réseau social a créé la surprise en annonçant l'acquisition d'Oculus VR, une société américaine spécialisée dans les périphériques de réalité virtuelle, pour 2 milliards de dollars, dont 400 millions en cash. Ce rachat révèle les projets du site, qui avaient été brièvement esquissés en février par Mark Zuckerberg lors des dix ans de la plateforme.
"Aujourd'hui, nous avons seulement quelques façons pour partager nos expériences. Au cours de la prochaine décennie, la technologie va nous permettre d'ouvrir de nouvelles voies pour capturer et communiquer de nouvelles formes d'expériences", écrivait-il dans un article revenant sur l'histoire du réseau social, avant de se projeter dans l'avenir et imaginer le service dans quelques années.
Facebook, un futur réseau social avec réalité virtuelle ?
Et l'avenir pourrait justement passer par la case de la réalité virtuelle, selon Facebook. "Le mobile est la plateforme d'aujourd'hui, mais nous voulons également être prêts pour les plateformes de demain", a commenté Mark Zuckerberg. "Oculus a l'opportunité de créer la plateforme la plus sociale de l'histoire et de changer la façon dont nous travaillons, jouons et communiquons".
À quoi pourrait ressembler Facebook avec la technologie d'Oculus VR ? Peut-être à une version de Second Life beaucoup plus évoluée. Le service, conçu par Linden Lab, permet à ses usagers d'incarner des personnages virtuels et d'entretenir des interactions sociales diverses. À la croisée du site communautaire et du jeu vidéo, Second Life peut donner une idée de la direction que prend Facebook.
Les origines d'Oculus VR
Née en 2012, Oculus VR est une société américaine qui a vu ses ambitions dans la réalité virtuelle se concrétiser suite à une campagne de financement participatif réussie sur Kickstarter. Celle-ci a permis de lever plus de 2,4 millions de dollars, permettant de démarrer la production de casques baptisés Oculus Rift et dont l'objectif est de renforcer l'immersion du joueur dans les jeux vidéo.
L'initiative a reçu le soutien de plusieurs professionnels du secteur, dont Gabe Newell (fondateur et patron de Valve), Markus Persson (créateur de Minecraft) ou Shuhei Yoshida (président de SCE Worldwide Studios) ont contribué à financer le projet ou à lui apporter un soutien appuyé. John Carmack a même quitté id Software pour rejoindre Oculus VR.
Vers la monétisation
Maintenant que Facebook a mis la main sur Oculus VR, est-ce à dire que les casques Oculus Rift vont être mis à la poubelle ? Ce n'est pas dit. Si le réseau social a des projets précis en matière de réalité virtuelle, il n'y a aucune raison d'empêcher d'autres usages de voir le jour, par exemple dans le domaine du jeu vidéo, ou pour des activités de la vie quotidienne. Surtout s'il y a des perspectives de gains.
C'est l'écosystème qui émergera autour de l'Oculus Rift qui intéresse tout particulièrement Facebook sur le plan économique, plus encore que la commercialisation des casques. Le réseau social étant actif dans le domaine de la publicité, on peut s'attendre à voir de nouveaux formats accompagner la démocratisation de la réalité virtuelle et l'arrivée d'applications payantes.
Le coup d'accélérateur de Facebook
Si l'arrivée de Facebook a suscité de nombreuses réactions négatives, le site communautaire va toutefois donner un coup d'accélérateur au développement de l'Oculus Rift. Certes, la société américaine a obtenu des fonds supplémentaires grâce au concours de plusieurs investisseurs, mais les moyens qui seront apportés par le service de Mark Zuckerberg seront sans commune mesure.
En outre, la participation de Facebook donne des munitions à Oculus VR dans la bataille qui se profile à l'horizon. En effet, la petite société américaine n'est pas la seule à s'intéresser à la réalité virtuelle : c'est aussi le cas du géant japonais Sony, qui a présenté le casque Morpheus. S'il s'agit pour l'instant d'un prototype, celui-ci sera tôt ou tard un redoutable concurrent pour l'Oculus Rift.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.