Alors que l’Allemagne élabore des règles éthiques pour les voitures autonomes, aux États-Unis, l’administration Trump encourage plutôt leur essor rapide. Quitte à passer outre quelques principes de sécurité sur cette technologie qui pose aussi question sur de possibles pertes d’emploi, notamment chez les conducteurs de camion.
Ce mardi 12 septembre, la secrétaire aux Transports, Elaine Chao, a dévoilé ses recommandations autour de cette technologie émergente. Selon les mesures préconisées par sa « vision pour la sécurité 2.0 », l’administration penche clairement du côté d’un déploiement accéléré.
Les constructeurs sont ainsi invités à proposer volontairement des contrôles de sécurité au département des Transports, mais ils n’y sont pas obligés. Ils peuvent également déployer leurs véhicules autonomes sur les routes sans requérir l’accord du département des Transports.
Objectif : éviter des mesures contraignantes
L’administration Trump entend visiblement éviter un ensemble de mesures de sécurité jugées trop contraignantes au niveau fédéral afin d’encourager l’essor des voitures autonomes et de permettre à tous les États américains de s’ouvrir à ces véhicules, alors que certains, comme la Californie et l’Arizona, accueillent déjà les voitures autonomes d’Uber et de Waymo (Google).
Dans sa FAQ, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’agence fédérale chargée de la sécurité routière, reste évasive autour de la date de commercialisation des premières voitures autonomes : « Les véhicules automatisés ou ‘autonomes’ sont une technologie à venir plutôt qu’une technologie que vous trouverez chez votre concessionnaire demain ou dans quelques années. Une multitude d’obstacles technologiques doivent être surmontés, au même titre que d’autres problématiques, pour que ce type de véhicule puisse être commercialisé aux États-Unis. »
Début septembre, la Chambre des représentants a proposé une loi qui autoriserait, si elle est adoptée, chaque constructeur automobile à mettre en circulation 25 000 voitures sur les routes américaines. Et peu importe que celles-ci ne soient pas entièrement conformes aux règles de sécurité imposées par la NHTSA.
« L’administration a cédé aux demandes de l’industrie »
La vision d’avenir dévoilée par Elaine Chao compte toutefois son lot de détracteurs. Les démocrates Jan Schakowsky et Frank Pallone dénoncent ainsi : « Après des mois d’attente pour connaître la vision de l’administration Trump au sujet des voitures autonomes, [celle-ci] constitue un retour en arrière. Au lieu de mettre l’accent sur la sécurité et de s’assurer que les constructeurs automobiles testent leurs véhicules comme il faut, l’administration a choisi de céder aux [demandes de] l’industrie et de pousser les États à ne pas agir. »
Une critique partagée par la Consumers Union, une association qui représente les intérêts des consommateurs américains : « [Le département des Transports] devrait demander plus aux constructeurs, pas moins. » En avril 2016, sous le deuxième mandat de Barack Obama, plusieurs constructeurs avaient déjà appelé la NHTSA à ne pas ouvrir de manière trop précipitée la voie à une future commercialisation des voitures autonomes.
Elaine Chao peut en revanche compter sur le soutien de Mark Riccobono, président de la Fédération nationale des aveugles, qui voit dans les voitures autonomes « une occasion historique d’offrir un accès égal aux personnes en situation de handicap. »
La secrétaire aux Transports estime pour sa part que les voitures autonomes ont un grand rôle à jouer pour améliorer la sécurité sur les routes : « Chaque année, plus de 35 000 personnes meurent dans un accident de voiture. 94 % sont dus à une erreur du conducteur. Après des années de baisse, les décès repartent à la hausse. Les systèmes de conduite automatisée promettent de réduire considérablement ces erreurs et par extension de sauver des dizaines de milliers de vies. »
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