Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum, deuxième crypto monnaie la plus en circulation derrière le Bitcoin depuis son boom de mars 2017, est le premier à le reconnaitre : les ICO (Initial Coin Offering) sont en pleine bulle.
Cette méthode de levée de fonds de plus en plus prisée par les startups — et récemment interdite en Chine — consiste à acheter, grâce à de la crypto monnaie, des actifs numériques (des jetons ou tokens en anglais). Leurs investisseurs peuvent ensuite les revendre sur une plateforme d’échange ou bien les utiliser comme sorte de monnaie prépayée dans le projet financé par l’ICO initiale.
Vitalik Buterin, qui a créé l’Ethereum il y a quelques années, du haut de ses 19 ans, est longuement revenu sur le sujet auprès du journal The Marker lors d’une tournée en Israël à la rencontre des acteurs locaux de la crypto monnaie.
« Il y a un risque pour l’Ethereum en lui-même »
L’informaticien russo-canadien se montre particulièrement lucide sur l’état du marché : « Sous-estimer les ICO ou les qualifier de néfastes serait une erreur. Elles sont intéressantes parce qu’elles permettent la monétisation de projets open source, ce qui n’arrive pas souvent. L’Ethereum a lui-même été créé par mes soins avec un ICO. »
Et un potentiel éclatement de la bulle est selon lui à redouter à terme : « Beaucoup de projets lèvent plus d’argent qu’ils ne le feraient sur le marché normal de la monnaie virtuelle, et il n’y a parfois pas d’équivalence entre l’utilité du projet et sa capacité à lever des fonds. En plus, le marché est encore jeune et les gens ne savent pas encore comment faire la différence entre les projets qui existeront sur le long terme et ceux qui n’y parviendront pas. » Vitalik Buterin attend particulièrement cette maturité d’analyse du marché.
L’informaticien appelle à la prudence autour de l’ICO : « Une succession d’échecs d’ICO présenterait un risque pour l’Ethereum en lui-même. Il faut éviter de trop promouvoir ces projets, le meilleur moyen de les jauger est de s’intéresser au CV des personnes qui les gèrent, parce qu’il n’existe pas de véritable méthode pour évaluer des projets aussi nouveaux. » Vitalik Buterin ne cache pas son incertitude quant à l’avenir : « On ne sait pas où on en sera dans un an ou deux. À terme, le marché devra se calmer. Beaucoup de projets vont échouer et des gens perdront de l’argent. »
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