La conduite autonome ne se limitera définitivement pas aux simples voitures. Si Waymo (Google) et des constructeurs automobiles du monde entier s’attellent au développement de véhicules autonomes pour envahir les routes, la conduite autonome inspire déjà des projets aéronautique mais aussi navals.
Alors que le groupe industriel norvégien Kongsberg rêve de cargo autonome pour le transport de marchandises, de son côté, Rolls-Royce travaille également sur un bateau autonome, avec un tout autre objectif en tête.
En effet, le constructeur de moteurs d’avions et de bateaux — qui évoquait déjà l’avenir des cargos autonomes en 2016 — vient de dévoiler ses objectifs pour le développement d’un bateau autonome pouvant conduire des missions de patrouille, surveillance, détection de mine ou encore protection de flottes. Des objectifs militaires confiés à un vaisseau autonome, qui travaillerait en parallèle de navires plus classiques, permettant ainsi de réduire certains coûts et risques pour les soldats sur certaines missions.
Réduction des coûts et baisse du risque
Encore au stade de projet et de concept, le dernier modèle du navire présenté par Rolls-Royce disposerait d’une portée de presque 6 500 kilomètres, avec une autonomie de 100 jours et une vitesse maximum supérieure à 25 nœuds. D’une longueur de 60 mètres et pouvant transporter 700 tonnes, le navire possède un système de propulsion électrique, nécessitant bien moins de systèmes auxiliaires qu’un bateau classique.
Deux groupes électrogènes tournant au diesel, des MTU 4000 Series, sont cependant nécessaires pour fournir 4 MW d’alimentation au navire, entraînant une puissance de propulsion de 1,5 MW. Des alternatives aux moteurs diesel sont envisagée, notamment au travers de petites turbines à gaz mais également de panneaux solaires photovoltaïques, ces derniers permettant de générer de l’énergie même lorsque le bateau est à l’arrêt. Un stockage additionnel d’énergie à hauteur de 3 000 kWh sera également possible.
Le concept de flottes mixtes dans l’armée
Rolls-Royce affirme se concentre principalement sur la fiabilité absolue des systèmes d’alimentation et de propulsion, étant donné l’absence d’un équipage pouvant pallier d’éventuelles déficiences. Une profonde et rigoureuse analyse du système d’autonomie est également en cours, afin d’éviter toute cyberattaque, qui pourrait se révéler des plus problématiques au vu des missions du bâtiment.
Benjamin Thorp, directeur général de la branche navale et autonome de Rolls-Royce, espère, « au cours des 10 prochaines années », voir l’arrivée « de plateformes autonomes de moyenne taille, en particulier dans la marine, à mesure que le concept de flottes mixtes habitées et non-habitées se développe. » Tout un programme, auquel le constructeur britannique espère bien participer des plus activement. Reste à savoir quels pays seraient intéressés par ce genre de vaisseau de guerre autonome.
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