Dans un contexte politique marqué par des élections municipales survenues ce week-end, le gouvernement turc s'est attelé à bloquer Twitter (que la justice turque a ordonné de lever), YouTube et le site officiel du réseau TOR, dont le logiciel s'emploie à limiter la censure des contenus et la surveillance des internautes en faisant transiter ces derniers par plusieurs points de passage.
L'exécutif emmené par le premier ministre Recep Tayyip Erdogan est en effet confronté à plusieurs affaires de corruption impliquant des membres de l'AKP, le parti au pouvoir. Dernièrement, ce sont des enregistrements publiés anonymement sur un compte YouTube qui sont apparus et dont Le Monde s'est fait l'écho. Cependant, précise le journal, l'authenticité de ces documents reste à démontrer.
Les deux bandes sonores évoquent une opération qui consisterait à dépêcher un commando en Syrie pour qu'il tire des roquettes dans un terrain vague turc. Le but, si ces enregistrements ne sont pas truqués, serait de créer un prétexte pour qu'Ankara puisse en appeler à la légitime défense et engager une opération militaire de plus grande envergure contre son voisin, en proie à une guerre civile depuis 2011.
Les DNS de Google ciblés
Sur le front des libertés individuelles dans l'espace numérique, la situation ne semble pas aller en s'arrangeant. Dans un billet de blog publié samedi, Google accuse, sur la base d'informations présentées comme crédibles et sur des enquêtes internes, les autorités turques d'intercepter le trafic de son service DNS (système de noms de domaine) via les fournisseurs d'accès à Internet du pays.
"Un serveur DNS indique à votre ordinateur l'adresse du serveur qu'il recherche, de la même façon que vous pourriez chercher un numéro de téléphone dans un annuaire téléphonique. […] Mais imaginez si quelqu'un changeait votre annuaire avec un autre, qui ressemble beaucoup au précédent, à ceci près que les données de certaines personnes affichent de mauvais numéros de téléphone", explique Google.
"C'est dans les grandes lignes ce qui s'est passé : les fournisseurs d'accès à Internet turcs ont déployé des serveurs qui font croire qu'il s'agit du service DNS de Google", précise le moteur de recherche, qui s'est inquiété pour les internautes turcs qui auraient l'outrecuidance de chercher des informations n'ayant pas les faveurs des autorités.
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