En parallèle de l’affaire russe et des révélations quant à l’espionnage informatique opéré par le Kremlin sur le sol américain, l’éditeur russe Kaspersky a été accusé par des représentants et des services de servir les intérêts russes grâce à ses logiciels utilisés à travers le monde. Perçu comme un « cheval de Troie » à Washington, l’éditeur russe subit frontalement la crise diplomatique entre le Kremlin et DC.
Faille réelle ou faille potentielle ?
Ce mercredi, la dernière étape a été franchie par le gouvernement américain : le bannissement des logiciels est désormais acté pour toutes les administrations publiques. Dans une directive dite contraignante, Elaine Duke, secrétaire à la sécurité intérieure, a ordonné que toutes les agences fédérales identifient les produits Kaspersky utilisés par leur réseau.
Les services disposent ensuite d’un délai de 90 jours pour supprimer purement et simplement les programmes de l’éditeur. Il s’agit pour Duke d’étouffer dans l’œuf toute faille de sécurité que provoquerait une collaboration entre Kaspersky et le Kremlin.
Attaqué par Eugene Kaspersky sur son manque de preuves quant à la réalité de la menace, Washington reste prudent expliquant qu’au-delà des soupçons concernant l’entreprise, l’emprise légale du Kremlin sur les entreprises russes forcerait la main des équipes de sécurité américaine.
l’emprise légale du Kremlin sur les entreprises russes forcerait la main des Américains
Le département de la sécurité intérieure se dit inquiet « quant aux liens entre certains dirigeants de Kaspersky et les services secrets russes […] dénonçant également la loi russe qui permet aux services secrets de récupérer auprès de l’entreprise des communications et des données transitant sur les réseaux russes. »
Enfin, le communiqué insiste : il ne s’agit pas seulement de soupçonner l’entreprise, mais le Kremlin, « Le risque que le gouvernement russe, qu’il agisse ou non en coopération avec Kaspersky, capitalise sur son accès aux produits de l’éditeur compromet […] la sécurité nationale américaine. »
M. Kaspersky qui avait proposé à Washington d’étudier son code source voit que la crise de confiance est définitivement consommée.
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