Le Washington Post recourt depuis désormais un an aux services d’une intelligence artificielle pour écrire des articles. Baptisé Heliograf, ce croisement entre un robot et un journaliste a signé plus de 800 textes, en couvrant des actualités politiques et sportives.

Quand vous êtes en train de lire la prose d’un journaliste, prêtez-vous attention à l’identité de l’auteur ou de l’autrice ? Prenez cet article, par exemple. A priori, il a été rédigé par un être humain. Mais aurait-il pu être écrit par une intelligence artificielle ? Si oui, pensez-vous que vous auriez pu vous en rendre compte en le lisant ?

De l’autre côté de l’Atlantique, les lecteurs du Washington Post peuvent désormais lire, depuis un an, des articles intégralement rédigés par un journaliste qui n’a pas forme humaine. Le média américain a développé sa propre technologie, une intelligence artificielle baptisée Heliograf, pour épauler son équipe rédactionnelle pendant les Jeux olympiques d’été de 2016, organisés à Rio. Heliograf a alors rédigé près de 300 articles — relativement courts — sur l’actualité de la compétition.

Actualités politiques et sportives

Or, cette intelligence artificielle n’a pas été mise en sommeil après la fermeture des jeux. Au contraire, le Washington Post a décidé de continuer à lui confier la rédaction d’articles au sujet des élections, notamment celles des gouverneurs américains et des membres du Congrès des États-Unis. Heliograf a également couvert l’actualité des matchs de football américain des écoles secondaires du District de Columbia.

Au cours de sa première année de fonctionnement, l’intelligence artificielle du Washington Post a publié près de 850 articles. Parmi ces papiers, 500 étaient consacrés aux élections : ils ont généré plus de 500 000 clics.

500 articles consacrés aux élections ont généré 500 000 clics

Les articles confiés à Heliograf portaient sur des sujets que le média n’aurait sans doute pas demandé à ses équipes de journalistes de couvrir en l’absence de cet outil. L’intelligence artificielle n’a donc pas remplacé les journalistes qui travaillaient déjà pour le Washington Post, mais a davantage été utilisée comme une aide par la rédaction.

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Heliograf a par exemple permis aux journalistes d’être alertés rapidement lorsque les résultats des élections semblaient prendre un tour inattendu. Jeremy Gibert, directeur des initiatives stratégiques du Washington Post, entend donner un rôle plus important à cet outil lors de futures élections. Heliograf pourrait également être utilisé pour mettre à jour certains articles, en suivant par exemple l’évolution d’événements météorologiques en temps réel.

Cet exemple de journalisme assisté par une IA n’est pas un cas isolé. En juillet 2017, Google a notamment décidé de financer un projet de rédaction composée en majeure partie par des robots au sein de la plus importante agence de presse du Royaume-Uni et de l’Irlande.

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